A l’occasion de cette rentrée littéraire, j’ai pu découvrir « Un fils », le premier roman d’Angelo Arancio, sorti en librairie aujourd’hui.
Résumé …
Devant la tombe de son frère, le narrateur convoque sa mère, morte il y a 17 ans. Elle ne leur a jamais dit Je t’aime. Cette convocation se transforme en une découverte de cette mère. Nous rentrons ici dans un monde d’hommes « virils » et « fragiles » venus en France chercher de quoi vivre mieux, de leur héritage des terres arides de Sicile, des veuves toujours derrière les voiles noirs de leurs traditions. Un texte qui nous touche par son style et sa profondeur. Universel.
Mon avis …
Écrit à la première personne, nous comprenons très vite que ce roman est autobiographique. Angelo Arancio s’adresse à sa mère, cette femme qui l’a élevée et avec laquelle la relation a parfois été compliquée, en revenant sur les épreuves douloureuses de leur vie. Il y raconte sa jeunesse, et notamment son adolescence, pendant laquelle il s’est retrouvé livré à lui-même, face à une mère lointaine, autoritaire, perdue dans un mal-être certain, qui a dû assumer plusieurs enfants seule après le décès de son mari. Alors que tous les adolescents de son âge voulaient de l’indépendance, Angelo réclamait de l’attention. Il cherchait à obtenir un geste d’amour, des limites, un cadre familial, pour se sentir aimé. Il raconte combien cette quête d’amour a rendu sa construction difficile.
Devenu adulte, il porte un regard plus juste sur cette femme, réalisant aussi la force qu’elle a dû avoir, et expliquant les failles de son éducation. Il fait revivre ses souvenirs, décrivant l’homme qu’il est devenu, les différentes étapes de sa vie, et toujours cette mère, présente mais absente. En vieillissant, en traversant des étapes de sa vie en écho à celles vécues par sa mère, il va s’identifier à elle et, enfin, la comprendre.
« Parce que c’est toi que j’essayais d’atteindre à travers eux. Je m’égosillais pour te faire entendre mon mal être. Pour te faire réagir. Ça marchait plus ou moins. Plus moins que plus. »
La forme du roman est assez particulière, car il n’y a pas réellement de construction en chapitres, et cela peut être un peu destabilisant. Dans toutes les réflexions et pensées, dans tous les retours en arrière du narrateur, je me suis un peu perdue parfois, et au regard du sujet, il m’a manqué une certaine émotion. Je pense malgré tout que ces questionnements sur notre identité et la relation mère/enfant reste un sujet universel, qui sauront parler au plus grand nombre. C’est, en réalité, une lettre d’amour assez touchante d’un enfant à la femme qui lui a donné la vie.
Pour résumer …
Une lettre d’un fils à sa mère, pour raconter son enfance, ses souffrances, puis sa construction en tant qu’adulte, lui permettant finalement d’enfin la comprendre.
Ma note : ★★★☆☆☆
(11/20)
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Il y a des récits que l’on préfère éviter par rapport à son propre vécu… Parfois, on passe à côté de jolies histoires mais même avec le temps qui passe et l’âge, les mots peuvent raviver des stigmates et cela s’avère trop douloureux…