Le silence des repentis • Kimi Cunningham Grant

Quand les éditions Buchet-Chastel m’ont proposé de découvrir ce texte, j’ai accepté avec plaisir, ayant déjà eu un coup de coeur immense pour l’une de leurs publications il y a des années ( « Dites aux loups que je suis chez moi » ) et ayant vu les avis incroyables que ce roman avait reçus à l’étranger. Je tiens à les remercier pour cette découverte incroyable.

Résumé …

Cooper et sa fille de 8 ans, Finch, vivent coupés du monde dans une cabane au nord des Appalaches depuis la mort de la mère de Finch. La petite fille a grandi au milieu des livres et de la forêt, et respecte les dures règles de la vie sauvage. En grandissant, elle cherche à repousser les limites de leur isolement, à s’aventurer plus loin en forêt et commence à s’interroger sur le monde extérieur. Mais Cooper est hanté par les démons qui l’ont poussé à s’installer dans cette cabane, un passé qui le ronge et qu’il ne peut en aucun cas partager avec sa fille. Dans le silence de la forêt, leurs seuls compagnons sont un étrange « voisin » du nom de Scotland, dont l’omniprésence bienveillante ressemble curieusement à une menace, et Jake, un vieil ami de Cooper qui leur apporte des vivres à chaque hiver. Sauf que cette année, Jake ne vient pas. Ce refuge qui les abrite depuis des années sera-t-il leur sanctuaire ?

Mon avis …

Dans une vie de lectrice, on cherche les pépites. Parfois longtemps. Et quand on en trouve une, c’est comme si on avait déniché un trésor. C’est ce que j’ai ressenti avec « Le silence des repentis ». Ce que j’ai vécu au fil des pages, en réalisant que ce roman m’avait attrapée très vite, pour ne plus me lâcher. Et c’est l’émotion profonde qui s’est emparée de moi quand j’ai atteint la dernière page, avec la certitude que ce livre n’était pas comme les autres et qu’il venait de se faire une place à part dans mon coeur.

La vie sauvage. Celle qui intrigue autant qu’elle fascine. Celle que choisissent certains êtres, qui s’isolent du reste du monde. C’est dans ce cadre de vie que Cooper a choisi d’élever sa fille de 8 ans, Finch. Cette dernière, dont la maman les a quittés au bout de quelques mois, n’a connu que cet environnement. Ils se nourrissent de leurs quelques poules, de la chasse, et vivent loin de toute vie humaine, dans leur cabane qui leur a été prêtée par un ami de Cooper qui leur rend visite une fois par an pour leur apporter des provisions. Leur vie, c’est donc le rationnement, la nature, l’essentiel. Cela m’a rappelé le film « Captain Fantastic » que j’avais adoré et c’est toujours fascinant je trouve de découvrir d’autres modes de vie qui semblent tellement à l’opposé du notre, surtout en cette période de consommation poussée à l’extrême.

Chaque année, à la même date, ils attendent donc Jake. C’est de lui dont ils dépendent pour récupérer ce dont ils ont besoin. Pourtant, cette année, il ne vient pas. Les jours passent, sans aucun signe de lui. Cela va remettre en question tout leur quotidien et leur fonctionnement puisque, évidemment, ils doivent trouver une autre solution. Tout au long de la lecture, nous ne savons pas pourquoi Cooper vit de cette manière. Pourquoi il s’est isolé avec sa fille et surtout pour quelle raison il ne peut pas retourner à la vie normale. Cela fait peser un mystère qui rend la lecture absolument prenante.

Les personnages de ce roman sont sur le fil, et la survie est leur boussole. C’est la vie que Cooper a choisi pour sa fille, toujours aux aguets, toujours méfiant, en quête des menaces extérieures qui viendraient faire exploser leur bulle. Mais Finch, qui grandit et qui ne vit qu’à travers ses livres, commence évidemment à poser des questions. Et les choix de Cooper conduisent-ils réellement au bonheur de son enfant ? Dans ce contexte particulier, les émotions sont décuplées, comme à vif, et les liens humains sont d’une intensité unique.

J’ai trouvé ce roman d’une très grande beauté. C’est tout d’abord une ode à la nature, qui nous ramène à l’essentiel. Mais c’est aussi une description bouleversante des sacrifices d’un père pour son enfant et de la fragilité humaine. Des choix que l’on fait et de nos faiblesses. Ce roman ne ressemble à aucun livre que j’ai pu lire auparavant, et c’est sans doute pour cela aussi que je l’ai lu avec autant d’avidité. J’ai eu la certitude, tout au long de ma lecture, de lire l’une de mes plus belles lectures de l’année, et je sais déjà qu’elle sera dans ma mémoire pour très longtemps. Parce que Cooper et Finch laissent forcément des traces en nous. C’est une lecture toute en tension, qui captive et ne peut pas se poser. Parce qu’il y a beaucoup trop de questions sans réponse et que l’on sent planer sur leur existence des menaces inévitables. Ce texte m’a brisé le coeur autant qu’il m’a fait vibrer et rêver. Je l’ai aimé profondément, et j’espère que vous l’aimerez vous aussi.

Pour résumer …

Une ode à la nature et un roman puissant sur les sacrifices que l’on peut faire pour ceux que l’on aime. Finch et Cooper resteront pour toujours dans ma mémoire. Cette histoire est unique en son genre et fait partie de celles que l’on n’oublie jamais vraiment.

Ma note : ★★★★★★
(20/20)

Cet article est sponsorisé.

4 réflexions sur “Le silence des repentis • Kimi Cunningham Grant

  1. Le joli lilas adoucit le résumé du livre que tu nous présentes ! Je prends note et te remercie pour cette découverte à la fois intrigante et mystérieuse… Belle journée à toi ☼

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