Je suis toujours très intéressée par la découverte de nouvelles maisons d’éditions, et c’est donc avec une grande curiosité que j’ai ouvert ce roman publié par M.E.O Éditions, une maison d’édition située à Bruxelles.
Résumé …
Dans un petit village ardennais, Ania, née sous X, grandit dans l’odeur du bon pain de sa mère adoptive. Grâce à son amour pour la littérature, elle se lie d’amitié avec madame Kéra, libraire fraîchement débarquée au village. Au Petit Bazar, prisé par les amateurs de chocolat, d’art et de poésie, elle rencontre Niko, jeune journaliste militant, et Yasmine, l’amie venue du Sud, amoureuse de mille saveurs. Accompagnée de ces personnages et taraudée par sa quête d’identité, Ania parviendra-t-elle à comprendre sa mère, à comprendre ces femmes qui ne peuvent aller au bout de leur maternité ? Parviendra-t-elle à comprendre celles que le père de Yasmine – gynécologue algérien assassiné par des fanatiques pour l’aide qu’il leur apportait – nommait pudiquement les « femmes empêchées » ?
Mon avis …
Le titre, la couverture, le résumé. J’ai été fortement attirée par ce livre pour tout un tas de raisons, et si vous connaissez mes goûts littéraires, alors vous ne serez sans doute pas surpris. J’aime profondément lire sur la condition féminine, de toutes époques et de tous milieux, et ce roman était plein de promesses à ce sujet. C’est un texte habilement construit pour nous permettre de rencontrer plusieurs femmes, liées par une même histoire de vie. Bien entendu, l’autrice ne dévoile ce qui les rapproche qu’au fil des pages. On réalise alors que l’histoire se répète souvent et que les combats sont partagés par le simple fait d’être une femme.
J’ai été émue par ces parcours de vie, par ces questionnements, par ces quêtes d’identité, ces doutes, ces violences vécues. La thématique principale est celle de la maternité, autour de laquelle gravitent beaucoup de personnages qui, d’une manière ou d’une autre, assistent et vivent ces maternités empêchées, contraintes, interrompues. Il y a une universalité très belle dans ce très court texte qui le rend utile et important à mes yeux. On y aborde de nombreux sujets comme la quête des origines, l’avortement, le déni de grossesse, qui sont tous très forts et essentiels.
J’aurais sans doute aimé que le roman soit plus long car je crois que chaque femme avait encore plus à dire, à raconter, à partager. Certains personnages ne font que passer, comme le père de Yasmine, alors qu’il aurait sans doute eu tant à apporter à ce roman. Le sujet est, à vrai dire, tellement immense et les vies tellement pleines que l’autrice aurait pu sans problème leur consacrer plusieurs centaines de pages. Mais c’est aussi souvent la force des courts romans : la puissance de toucher le lecteur en peu de mots. Par des bribes de vie qui, en raison de leur densité, nous bousculent forcément.
Il y a beaucoup de poésie dans les mots de l’autrice, et j’ai par moments trouvé sa plume même philosophique. Il y a une douceur particulière dans son écriture qui contribue à faire de ce roman une très belle lecture. A travers ces femmes, ce sont les voix de toutes les femmes du Monde qui résonnent. Cette expression de « femmes empêchées » est tout simplement bouleversante et me marquera. N’est-ce pas ce qui nous relie toutes : la vie et ses épreuves, que l’on doit traverser avec force et courage ?
Pour résumer …
Par sa construction surprenante, ce roman raconte les femmes, leurs combats et leur puissance, dans leur rencontre avec la maternité.
Ma note : ★★★★★☆
(15/20)
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