Comme tous les ouvrages sur la thématique des femmes, j’ai eu très envie de me plonger dans cette BD sur le sujet de l’avortement.

Résumé …

À 28 ans, Violette apprend qu’elle est enceinte. Pourtant sûre de sa contraception et de son rapport à la grossesse, n’ayant jamais envisagé d’avorter un jour, elle est terrifiée. Malgré les remarques déplacées, le parcours médical infernal et le manque de communication dans son couple, Violette va surmonter cette première épreuve, épaulée par ses proches, sa psychologue et son compagnon parfois maladroit. Quelques mois plus tard, elle retombe enceinte. Cette fois-ci, elle sait ce qui l’attend mais en plus, la bienveillance de l’équipe médicale lui permet de vivre une expérience moins traumatisante. À travers cette BD, Léa Castor pointe du doigt le lourd tabou de l’avortement en France et témoigne de la complexité de cet acte, les contradictions et incompréhensions ; et aborde le traumatisme psychologique engendré, l’errance médicale, ou encore la charge contraceptive.

Mon avis …

Je crois réellement qu’on ne défend jamais trop l’avortement. Cela fait partie des droits importants qu’il faut inlassablement veiller à sauvegarder, car il est bien trop souvent remis en cause, et c’est d’ailleurs quelque chose qui m’effraie réellement. J’avais donc hâte de voir comment le sujet serait traité par cette BD, et j’ai été vraiment touchée par cette lecture.

Quand l’héroïne tombe enceinte alors qu’elle est sous contraception, et que ce n’est évidemment pas voulu, c’est un très gros choc dans sa vie. Alors qu’elle ne s’était jamais vraiment sentie concernée par la maternité, elle va devoir intégrer que son corps abrite une vie, et qu’elle souhaite y mettre un terme, ne pouvant pas imaginer élever un enfant dans sa vie actuelle. Mais avant d’avoir été confronté un jour aux réalités de la grossesse, on ignore tout de ce que cela implique en terme de suivis médicaux, et notamment de procédure pour avorter.

Violette va donc se confronter aux démarches d’IVG, réalisant aussi toutes les difficultés que cela implique : examens à réaliser à répétition, délais importants, choix à faire en terme de procédure (médicamenteuse ou chirurgicale..). Rien n’est simple dans l’avortement, et une grossesse n’est jamais anodine, quelle que soit son issue. Elle marque indiscutablement la vie d’une femme, et c’est ce que Violette va réaliser.

L’autrice insiste beaucoup sur les séquelles que peuvent laisser un avortement. Sur le chamboulement psychologique que cela implique pour certaines femmes. Car si l’on peut vivre avec détachement l’IVG, il se peut aussi que l’on peine à s’en remettre. Que l’on y repense souvent. Alors que Violette ne souhaite pas d’enfant à cet instant de sa vie, elle va se surprendre à ressentir une grande tristesse en repensant à cet embryon qu’elle a nommé « Blopblop ». Alors, elle va lui écrire, car ce qu’elle va réaliser, c’est qu’elle a un vrai deuil à faire.

J’ai trouvé cette BD très intéressante car elle traite des sujets en profondeur, et a également un aspect très pédagogique concernant la réalité de l’avortement pour la femme et pour le couple. Si j’avais un petit point négatif à souligner, c’est que les illustrations sont plutôt éloignées de ce à quoi je suis habituellement sensible, mais la qualité de l’ensemble a largement su me le faire oublier. Je pense que cette lecture saura parler à de nombreuses femmes qui ont déjà traversé un avortement, et saura également apprendre beaucoup à tous les autres lecteurs. C’est un sujet important, et je vous recommande donc évidemment cette BD.

Pour résumer …

Parce qu’il faut encore et toujours défendre l’avortement, cette BD permet de raconter avec beaucoup de justesse ce qu’un IVG implique médicalement, physiquement et psychologiquement.

Ma note : ★★★★★☆
(16/20)