La Ferme de Montaquoy • Régis Franc

En matière de dessin de presse et de caricature, Régis Franc est un auteur de référence. Voilà pourtant 20 ans qu’il n’avait pas publié. J’ai eu l’occasion de lire son nouveau roman graphique publié chez Presses de la Cité.

Résumé …

Ernest Loste, 20 ans, viticulteur ruiné par le phylloxera, arrive de son Bordelais natal à Paris. La capitale est un tourbillon et Ernest y prospère en suivant sa passion des automobiles. Mais la terre lui manque. Et voici qu’en 1920, à un jet de pierre de la ville, il découvre ce qui deviendra la ferme de Montaquoy. Il en fera une exploitation pilote. Viennent les Trente Glorieuses et Madeleine, sa fille, prend la relève. Mais elle doit se plier aux nouvelles exigences : remembrement, rendement, mécanisation. Avec l’appauvrissement des sols, les lignes de comptes fléchissent. Et si on moissonne toujours, c’est pour la beauté du geste. Au début du nouveau siècle, c’est Valentine qui entre en scène. Elle lâche le cinéma, Londres et beaucoup de choses amusantes. Elle passe un CAP d’agriculture. Elle rêve. Son rêve prend forme. La ferme revivra sur un mode vertueux. Des blés anciens, une farine d’exception, une terre apaisée. Voici l’histoire de la ferme de Montaquoy, en pays gâtinais. Album de dessins et de photos, de souvenirs qui forment la geste de trois générations paysannes. De leurs travaux et de leurs jours.

Mon avis …

C’est sa femme qui va l’introduire à la vie de campagne et lui présenter la ferme de sa famille, qui est désormais la sienne : la ferme de Montaquoy. Cela va être pour l’auteur l’occasion de découvrir un nouveau lieu de vie, mais surtout un lieu chargé d’Histoire. Celle d’une famille, sur plusieurs générations. L’histoire d’un lieu qui a traversé le temps et les époques. Qui a vu la guerre s’installer, des personnes partir, d’autres naître.

Il nous raconte tout d’abord l’incroyable vie d’Ernest Loste, passionné de vin et d’automobile, qui donnera vie à cette ferme, et la transmettra ensuite aux générations futures. Il revient également sur les évolutions qu’a connues l’agriculture sur ces dernières décennies.

Il est difficile voire impossible de classer ce texte qui se situe à la frontière entre plusieurs genres littéraires, et c’est quelque chose qui m’a plu. En tant que lectrice, j’aime être surprise, et l’auteur a ici brisé les codes pour tout simplement livrer ce qu’il souhaitait. C’est un ouvrage qui se lit très facilement grâce à son format, et les illustrations et photos apportent une vraie richesse. La lecture n’en est que plus fluide encore tant, avec seulement quelques mots, l’auteur réussit à nous immerger dans ce lieu. J’ai trouvé une certaine poésie dans les mots de l’auteur qui ont rendu la lecture très plaisante.

J’ai regretté globalement une certaine distance dans l’écriture, rendant les personnages un peu trop lointains pour que l’on s’attache véritablement à eux. L’auteur fait défiler les époques si rapidement que l’on ressent forcément une certaine frustration à ne pas aller plus loin dans les détails. On connait souvent mal la vie dans les fermes, mais aussi tous les sacrifices et la passion qu’exige l’agriculture. Régis Franc lui rend ici un bel hommage.

Pour résumer …

Un roman graphique inclassable qui est un véritable hommage à cette ferme transmise de générations en générations.

Ma note : ★★★☆☆☆
(11/20)

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