La femme qui ne vieillissait pas • Grégoire Delacourt

Sans trop savoir pourquoi, je suis toujours curieuse de lire les romans de Grégoire Delacourt. J’ai déjà lu La liste de mes envies, La première chose qu’on regarde et Danser au bord de l’abîme. Il s’avère que mes avis varient souvent à son sujet. J’ai eu envie de découvrir son nouveau roman, paru le 28 février 2018. Merci à JC Lattès pour cette lecture.

Résumé …

Il y a celle qui ne vieillira pas, car elle a été emportée trop tôt. Celle qui prend de l’âge sans s’en soucier, parce qu’elle a d’autres problèmes. Celle qui cherche à paraître plus jeune pour garder son mari, et qui finit par tout perdre. Et puis, il y a Betty.

Mon avis …

Dans ce roman qui met une nouvelle fois en avant les femmes, Grégoire Delacourt interroge notre rapport au temps qui passe. Son héroïne, Betty, revient sur sa vie : de l’enfance, en passant par l’adolescence, jusqu’à l’âge adulte. Sa découverte de sa propre féminité, de ses rêves pour l’avenir, mais aussi la perte de sa maman qui n’avait que 35 ans.

Cette mère arrachée trop tôt à la vie, jeune à jamais, parce que « les morts ne vieillissent pas ». Ce rapport à la vieillesse, à l’âge et au temps qui passe va devenir chez Betty omniprésent. Parce qu’elle est entourée de femmes inquiètes de vieillir, qui ont recours à tous les procédés possibles pour repousser cette vieillesse inévitable. Parce que sa mère reste en elle, quoi qu’il arrive, en sachant que cette dernière ne vieillira pas. Que ce soit chez elle-même ou chez les autres, vieillir signifie que l’on est en vie. Or, après l’âge de 30 ans, Betty ne vieillit plus. Son visage reste le même, année après année, immortalisé par un photographe, dans les mêmes vêtements, avec la même coiffure et la même pose, exactement. Chance ? Malédiction ? Qui ne rêverait pas d’être jeune à jamais ?

« Je voulais vieillir auprès d’un homme bon, patient, et puis un jour être grand-mère, devenir ces petits vieux que l’on croise parfois dans un parc, sur un banc, qui se tiennent la main et dont les beautés ont déteint l’une sur l’autre. »

On retrouve dans ce roman les caractéristiques de l’écriture de Grégoire Delacourt, les longues phrases qui provoquent des émotions. Un talent certain pour les mots. Il fait défiler l’existence, le temps qui passe. Avec ses anecdotes qui pimentent le quotidien, avec ces drames qui laissent pour toujours leurs traces. Avec ces envies d’aller plus loin, de vivre plus longtemps, qui ne disparaissent pas. Les années vont faire prendre conscience à Betty que tout se fane, mais que c’est aussi la beauté de la vie.

« J’ai pensé à ces femmes, à leur lutte pour tromper la mort, car c’est de cette désespérance qu’il s’agit, j’ai pensé à leur combat perdu d’avance contre les premières rides, les premiers relâchements de la peau, tout ce qui annonce au monde que quelque chose d’elles s’enduit, irrattrapable, leurs corps fugitifs, leur honte, et j’ai eu envie de crier, hurler que seul ce qui ne dure pas a de la valeur, et que la menace de la perte est justement ce qui nous aide à vivre. »

Nous vivons dans une société qui admire le beau, la jeunesse, la perfection du corps. Nous avons tendance à oublier que nos rides, notre corps qui s’abîme, nos mains qui vieillissent, tout ceci témoigne des épreuves que nous avons traversées. Que c’est le fait même de vieillir qui doit être célébré. Que la jeunesse éternelle serait d’une tristesse épouvantable. On passe nos vies à essayer de redevenir celui ou celle que nous étions lors de nos vingt ans, insouciants, le monde à nos pieds, une jeunesse pure et un corps parfait. Alors on se perd dans la chirurgie esthétique, dans les crèmes anti-rides ou anti-cellulite. On lutte contre ce temps qui passe, et qui est pourtant inévitable, en oubliant de s’aimer soi-même et de profiter de l’essentiel : vivre et se souvenir de chaque instant qui a fait ce que nous sommes devenus. Apprendre à aimer ses défauts et les marques du temps sur notre corps, c’est peut-être commencer à s’aimer un peu plus.

Pour résumer …

Ne plus vieillir, rester jeune à jamais, le rêve de toutes les femmes. Or, ces marques du temps sur notre corps ne sont-elles pas la preuve que nous sommes bel et bien vivants ? Un beau message sur l’acceptation de soi, mais un roman qui ne m’a pas véritablement captivée du point de vue de son histoire qui m’a laissée un peu indifférente.

Ma note : ★★★★☆☆
(13/20)

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4 réflexions sur “La femme qui ne vieillissait pas • Grégoire Delacourt

  1. Quel chat magnifique !
    Et pour en revenir au sujet principal de ton article, je ne pense pas me laisser tenter par ce roman, mais pourquoi pas un autre de cet auteur. En tout cas, je note son nom.

  2. Ah punaise, j’avais super envie de lire ce livre en me fiant à ton résumé et aux extraits savamment choisis et puis… et puis non, je sais que si tu n’as pas été séduite je ne le serai pas non plus. Mais on peut dire que tu sais manier le suspense, vilaine ! 😉

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