L’invention des ailes • Sue Monk Kidd

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Je n’avais jamais lu de roman de Sue Monk Kidd mais j’avais déjà repéré ses écrits puisque Le secret des abeilles avait rejoint ma PAL en 2014. En apprenant la sortie de L’invention des ailes et du sujet qu’il traitait : l’esclavagisme aux Etats-Unis dans les années 1800, j’ai su qu’il était impératif que je le lise. Je tiens à remercier du fond du coeur les éditions JC Lattès de m’avoir permis de le lire dès sa sortie car ce roman me marquera à vie et rejoint la liste de mes romans préférés à l’image de La couleur des sentiments qui lui ressemble par bien des aspects.

Résumé …

Caroline du Sud, 1803. Fille d’une riche famille de Charleston, Sarah Grimké sait dès le plus jeune âge qu’elle veut faire de grandes choses dans sa vie. Lorsque pour ses onze ans sa mère lui offre la petite Handful comme esclave personnelle, Sarah se dresse contre les horribles pratiques de telles servilité et inégalité, convictions qu’elle va nourrir tout au long de sa vie. Mais les limites imposées aux femmes écrasent ses ambitions. Une belle amitié nait entre les deux fillettes, Sarah et Handful, qui aspirent toutes deux à s’échapper de l’enceinte étouffante de la maison Grimké. À travers les années, à travers de nombreux obstacles, elles deviennent des jeunes femmes avides de liberté et d’indépendance, qui se battent pour affirmer leur droit de vivre et se faire une place dans le monde.

Mon avis …

C’est le genre de roman important dont on ressort forcément différent. Il m’a beaucoup appris sur la cause abolitionniste et sur le quotidien des esclaves à cette période des Etats-Unis. La couleur des sentiments est un de mes romans préférés, et L’invention des ailes le rejoint sans hésiter. Les deux romans sont pourtant assez différents car Sue Monk Kidd va plus loin dans sa manière de traiter l’esclavagisme. Si elle nous offre un personnage (Sarah) qui, comme Skeeter, le personnage principal de La couleur des sentiments est profondément en avance sur son temps et progressiste, elle décrit le quotidien des esclaves d’une façon difficile qui nous confronte à la réalité de ce que les noirs ont vécu en étant considérés comme la propriété des blancs.

Ce roman est une histoire qui touche profondément, et dès la première page j’ai su que ce serait un énorme coup de coeur, un de ces romans qui marque une vie. Le personnage de Sarah est celui qui est sans doute le plus fort parce que dès son plus jeune âge, on ressent son indignation face au traitement de Handfull, cette petite esclave qui lui est offerte, face au fait même de posséder un autre être humain. Elle est une fille et pourtant, elle souhaite apprendre, étudier, devenir avocate. Elle veut rêver de pouvoir réaliser de grandes choses, cependant inaccessibles pour une femme. Son personnage est très intéressant par sa volonté de s’opposer à la société, par sa conviction que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes, et que les noirs sont égaux aux blancs.

Sa relation avec Handfull est également très forte car ces deux jeunes filles que tout oppose vont lier une amitié qui traversera les années. Cette volonté de Sarah d’aider Handfull à s’instruire, de lui donner ces armes interdites aux noirs, parce qu’elle ne peut pas l’affranchir, est absolument bouleversante et révélatrice de tout ce qui rapproche ces deux jeunes filles. Handfull et sa mère, Charlotte, sont deux personnages très attachants qui nous inspirent une énorme compassion par ce qu’elles subissent chaque jour. J’ai été, à plusieurs reprises, choquée par les châtiments imposés aux noirs, par cette absence de réaction des blancs, par cette façon qu’ils ont eu, à l’époque, de se satisfaire de cette façon de traiter un autre être humain. Et de, tout simplement, pouvoir considérer un autre être humain inférieur en raison d’une couleur de peau.

Une note de l’auteur de plusieurs pages à la fin du roman nous apprend que les personnages ont en réalité existé et que la plupart des évènements relatés se sont produits. L’auteur s’est inspirée de la vie de Sarah et Angelina Grimké, ces deux soeurs qui se sont élevées contre l’esclavagisme alors même qu’elles venaient d’une famille possédant des esclaves. C’est un roman qui m’a énormément marquée, qui m’a touchée, bouleversée, révoltée et fait ressentir énormément d’émotions. Suivre Sarah et Handfull pendant toutes ces années, les voir grandir et devenir ces femmes adultes, traverser chacune énormément d’épreuves, on ne peut pas en ressortir indemne.

Sue Monk Kidd a écrit un très grand roman qui mérite d’être lu par tous. La couleur des sentiments a eu, à juste titre, un succès retentissant, mais je peux vous assurer que L’invention des ailes en mérite tout autant. On lit rarement un ouvrage qui nous instruit autant qu’il nous touche et nous révolte, et celui-ci réussit pourtant à le faire. Si vous ne deviez lire qu’un livre prochainement, lisez celui-là.

Pour résumer …

Il fait partie de ces romans qui marquent une vie. L’auteur s’est inspirée de la vie de deux soeurs qui se sont battues contre l’esclavagisme et nous décrit avec ce roman le quotidien des esclaves avec une dureté parfois difficile. Ce roman m’a touchée, bouleversée, révoltée mais également beaucoup appris. C’est un des plus beaux romans que j’ai pu lire, mais aussi un des plus forts.

Ma note : ★★★★★★
(20/20)

26 réflexions sur “L’invention des ailes • Sue Monk Kidd

  1. Oh je te remercie pour cette belle découverte !! Je le note directement =) J’avais adoré la couleur des sentiments alors celui-ci devrait me plaire en tout cas ta chronique me donne bien envie =)

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