Bobigny 1972 • Carole Maurel et Marie Bardiaux-Vaïente

Il y a des BD qui me marquent pour de vrai, et celle-ci rejoint indiscutablement cette liste. C’est une lecture indispensable, qui m’a complètement bouleversée et que je ne peux que vous recommander.

Résumé …

En 1972, Marie-Claire Chevalier, enceinte à la suite d’un viol, est dénoncée pour avortement clandestin par son propre agresseur. L’avortement est encore, à cette époque pas si lointaine, un délit passible d’une très forte amende et même d’incarcération. Sa mère qui a tout mis en œuvre pour lui venir en aide, ainsi que des femmes ayant pris part aux événements, comparaissent elles aussi devant la justice, pour complicité. Cette affaire dramatique tristement banale devient l’un des grands procès historiques par le concours de Gisèle Halimi

Mon avis …

Au-delà d’être un parcours humain et profondément intime, l’avortement est aussi et surtout un combat politique. Parce que pour pouvoir être exercé en sécurité, il doit avant tout être légalisé. C’est cela que cette BD raconte en revenant sur la lutte pour légaliser l’avortement en France, grâce au travail d’associations, d’avocats mais aussi d’hommes et femmes, qu’ils soient médecins, politiques ou célébrités, pour donner de la lumière à cet enjeu essentiel pour la liberté et l’émancipation féminine.

 

En tant que femme et en tant que mère, cette lecture m’a retourné l’estomac, parce que j’ai tant de mal à comprendre pourquoi le corps des femmes est encore aujourd’hui si souvent soumis au contrôle des hommes. Bien qu’en France, l’avortement soit protégé et légalisé, je sais que c’est loin d’être le cas partout, et comme nous le savons, rien n’est jamais acquis et tout doit être sauvegardé avec force et attention. Alors, réellement, cette lecture est à mes yeux indispensable et d’une très grande importance.

On y rencontre des femmes qui vont chacune être confronté au drame d’une grossesse non désirée. Une mère qui voit sa fille subir le fruit d’un viol, prête à tout pour protéger son enfant et la soutenir dans cette épreuve.. Une femme capable de tout risquer pour aider une autre à s’en sortir. Il y a tant d’exemples comme ceux-là, qui montrent combien de vies sont impactées par la pénalisation de l’avortement.

J’ai également été passionnée bien sûr par le rôle de Gisèle Halimi, par l’impact de ses mots, et par la force de son engagement qui ont contribué à changer les choses. Les dessins m’ont également beaucoup touchée, comme toujours avec Carole Maurel. Certains passages auraient mérité plus d’approfondissement, car sur un sujet comme celui-là, la BD est forcément trop courte, mais quelle lecture impactante ! Je ne l’oublierai jamais et je la ferai lire autour de moi.

Ma note : ★★★★★★
(19/20)

2 réflexions sur “Bobigny 1972 • Carole Maurel et Marie Bardiaux-Vaïente

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