Initialement publié en anglais en 2012, c’est seulement 11 ans plus tard que ce roman est arrivé jusqu’à nous, et ce fut une sortie qui m’a forcément intéressée au regard de son sujet.

Résumé …

Ora Lee Beckworth était loin de se douter que son quotidien basculerait durant l’été 1976. A Mayville, dans le Sud de la Floride, le racisme a la peau dure. Alors qu’Ora engage un vagabond afro-américain que les enfants du coin surnomment M. Pecan, son entourage s’en inquiète. Surtout Blanche, sa gouvernante, elle-même afro-américaine. Car s’il est alcoolique, il n’en demeure pas moins doux et gentil notamment avec les filles de Blanche. La petite bourgade s’enflamme lorsque le corps du fils du shérif est retrouvé poignardé dans la forêt, non loin du campement de M. Pecan. Il est accusé du meurtre sans la moindre enquête. Mais Ora Lee est la seule à connaître la vérité. Vingt-cinq ans qu’elle la porte comme un fardeau écrasant. Et il est temps pour Miss Beckworth de raconter la tragique histoire de cet été à Mayville.

Mon avis …

Ce roman regroupe à peu près tout ce que j’aime. Le sud des Etats-Unis, à une époque où la lutte pour les droits civiques battait son plein, une atmosphère particulière et des personnages attachants. Je ne pouvais que l’aimer, et quel bonheur que ce fut le cas ! C’est une histoire de sacrifices, d’injustice, de racisme, d’amitié et de liens indéfectibles. Ce sont sans doute ces derniers, traversant les années, entre les personnages du roman, qui en font pour moi une lecture réellement marquante.

Le personnage au coeur du roman est Ora Lee, une femme blanche, veuve, qui emploie Blanche, une domestique noire, mère de plusieurs enfants. C’est par un drame que leurs vies vont se lier définitivement, mais aussi par des non-dits, et un profond lien d’amitié et de respect mutuel. Je ne dévoilerai pas l’intrigue, car ce serait dommage de ne pas la découvrir par vous-même, mais j’ai été très touchée par sa complexe banalité, et par les décisions des personnages, malgré qu’elles soient des fardeaux parfois lourds à porter.

Ora Lee est une femme qui m’a touchée, parce qu’aux côtés de Blanche et de ses enfants, elle va ouvrir les yeux sur le chemin restant à parcourir, sur les inégalités encore très présentes, mais aussi sur ses propres erreurs et croyances. J’aurais réellement aimé que le roman soit plus long, et de fait plus approfondi, car il m’a semblé vraiment court, alors que les personnages autant que l’histoire méritaient encore plus de développement. J’aurais sans aucun doute fait de cette lecture un coup de coeur, et elle aurait eu à mon sens une dimension encore plus marquante. Ce sera mon petit regret, mais j’ai quand même refermé ce roman avec un petit pincement au coeur car c’est une histoire que j’ai adorée, et que je vous recommande les yeux fermés.

Pour résumer …

Un roman historique plein d’émotion en plein sud des Etats-Unis, où la lutte pour les droits civiques a laissé des traces, à la rencontre de personnages inoubliables et bouleversants par les drames qui vont les lier à vie.

Ma note : ★★★★★★
(18/20)