Après avoir entendu Mathias Malzieu parler de ce roman à La Grande Librairie, j’ai eu envie de le découvrir et je l’ai donc écouté en livre audio. Après « Journal d’un vampire en pyjama« , il s’agit de ma deuxième lecture d’un roman de cet auteur.

Résumé …

En juin 1944, le père de Mathias, le petit Mainou, neuf ans, vient de perdre sa mère, morte en couches. On décide de l’envoyer, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère qui a une ferme en Lorraine. Ce sont ces derniers mois de guerre, vus à hauteur d’enfant, que fait revivre Mathias Malzieu, mêlant sa voix à celle de son père. Mainou va rencontrer cette famille qu’il ne connaît pas encore, découvrir avec l’oncle Emile le pouvoir de l’imagination, trouver la force de faire son deuil et de survivre dans une France occupée. Il aura fallu plus de six ans à Mathias Malzieu pour écrire ce Guerrier de porcelaine, son roman le plus intime, où, alliant humour et poésie, il retrace l’enfance de son père et s’interroge sur les liens puissants de la filiation.

Mon avis …

Lire ce roman en livre audio a été un très bon choix car c’est l’auteur lui-même qui lit son histoire. Cela apporte sans aucun doute beaucoup dans l’émotion transmise et j’ai donc été vraiment charmée par cette lecture. Il s’agit d’un roman inspiré de sa famille et plus précisément de l’enfance de son père, des décennies plus tôt, quand il n’avait que 9 ans. A cette époque, la France est occupée par les allemands, et lorsque son père part sur le Front, Mainou va être envoyé auprès de sa famille, en Lorraine. Sa maman est décédée et il n’a donc plus personne. Tel un orphelin, c’est auprès de ces personnes auxquelles il est lié par le sang qu’il va trouver un refuge.

Par ce voyage au-delà de la ligne de démarcation, Mainou va découvrir une autre vie, dans laquelle il va devoir se cacher, en permanence, pour ne pas que les allemands le découvrent. De l’enfance heureuse et insouciante, il va être plongé de plein fouet dans la réalité de la guerre. Alors, il va écrire dans son cahier, pour raconter ses journées et ses aventures. Il va les raconter à sa maman, pour la faire vivre encore un peu, et il va en même temps marcher dans les pas de celle-ci alors qu’elle n’était qu’une enfant.

« Si je ne revenais pas, j’aimerais que tu emportes un peu de l’amour que j’ai pour toi. Il est si grand qu’il doit bien en rester quelque chose, même quand on disparait. Les étoiles mortes continuent de briller. »

Ce roman est vraiment très touchant car il est écrit à hauteur d’enfant et Mathias Malzieu est très doué pour écrire avec poésie et une imagination débordante. Cela donne forcément à son texte beaucoup de candeur et de magie. On en vient presque à oublier la gravité du conflit à travers les yeux de cet enfant qui grandit un peu trop vite mais qui conserve son âme malicieuse et ses questionnements d’enfant.

Le ton de ce livre reste léger, alors que le sujet ne l’est pas, et c’est cela qui m’a plu. C’est en réalité tout le talent de l’auteur, que j’avais déjà constaté dans le précédent texte que j’ai lu de lui, dans lequel il racontait sa maladie. Là encore, son histoire personnelle et familiale se mêle à la fiction, et les mots avec lesquels il a choisi de conclure son livre m’ont profondément émue. L’hommage qu’il rend à son père, à sa famille, et les liens qu’il trouve pour relier sa propre histoire et celle de son père sont vraiment bouleversants.

Pour résumer …

Mathias Malzieu redonne voix à l’enfance de son père en plein coeur de l’occupation allemande. Un roman à hauteur d’enfant qui m’a énormément touchée.

Ma note : ★★★★★☆
(16/20)