Après un mois d’août chargé en parutions de la rentrée littéraire, le mois de septembre annonce lui aussi de très belles sorties, que je vous partage aujourd’hui !
02 septembre 2020 : Fille, femme, autre, de Bernardine Evaristo (Globe)
Imaginez un choeur polyphonique réunissant douze femmes dont un homme trans, âgées de 19 à 93 ans, presque toutes noires, chantant leur(s) expérience(s) britannique(s) dans une scénographie multipliant décors et points de vue de Newcastle à Cornwall en passant par Londres et dans une chronologie s’étendant du XXe siècle aux trébuchements d’un XXIe siècle remodelé par les mouve-ments #metoo et #Blacklivesmatter. Cela donne Fille, Femme, autre, un roman-fusion époustouflant où, comme le soutien-gorge en son temps, la ponctuation a été allègrement jetée par la fenêtre. Son auteure, Bernardine Evaristo, a raflé comme une tornade dans son passage tous les honneurs dont le Man Booker Prize 2019 devenant ainsi la première femme noire à recevoir le prestigieux prix. C’est l’histoire entremêlée d’Amma, Yazz, Dominique, Carole, Bummi , LaTisha, Shirley, Winsome, Penelope, Megan/Morgan, Hattie et Grace et d’autres encore. Chacune d’elles cherche un avenir, une maison, l’amour, une mère absente, un père perdu, une identité, un genre – il, elle, iel – une existence, et au passage, le bonheur. Toutes ont traversé l’espace et le temps – pour atterrir au coeur de l’Angleterre, carrefour historique des migrations et échouer aux confins éternellement figés des castes britanniques. Femmes invisibles dans la société anglaise, elles prennent corps et âmes sous la plume libre et libératrice d’une auteure, poète, dramaturge qui, avec ce huitième roman, signe une oeuvre d’une grande vitalité.
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02 septembre 2020 : Un été de neige et de cendre, de Guinevere Glasfurd (Préludes)
Eté 1816. Un été polaire, comme de mémoire d’homme on n’en avait jamais vu… Sarah Hobbs, une fille de ferme courageuse et déterminée, et Hope Peter, un jeune soldat de retour des guerres napoléoniennes tentent de résister à la misère qui guette les campagnes et les villes. Cet été-là, l’écrivaine Mary Shelley et le peintre John Constable décident aussi de leur destin au prix d’intenses sacrifices. Ils subissent tous les conséquences sans précédent de l’éruption du volcan Tambora, en Indonésie, un an auparavant. Porté par une plume précise et poétique, et par des personnages inoubliables, Un été de neige et de cendres s’inspire d’une catastrophe climatique mal connue et raconte comment le destin du monde et celui des hommes sont inextricablement liés. Après le succès des Mots entre mes mains, Guinevere Glasfurd revient avec une nouvelle histoire magistrale, brûlante d’actualité et follement romanesque.
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03 septembre 2020 : Les secrets de ma mère, de Jessie Burton (Gallimard)
Une après-midi d’hiver de 1980, en plein coeur de Londres, Elise Morceau rencontre Constance Holden et tombe instantanément sous son charme. Connie est audacieuse et magnétique, une écrivaine à succès dont le dernier roman est adapté au cinéma par l’un des plus gros studios d’Hollywood. Elise suit Connie à Los Angeles, la ville par excellence du rêve et de l’oubli. Mais tandis que Connie s’enivre de l’énergie de cette nouvelle vie où tout le monde s’enveloppe de mensonges et tente d’atteindre les étoiles, Elise commence à perdre pied. Au cours d’une fastueuse soirée hollywoodienne, elle surprend une conversation qui l’entraînera à prendre une décision radicale qui pourrait bouleverser sa vie. Trois décennies plus tard, en 2017, Rose Simmons cherche des réponses sur le passé de sa mère, Elise, qui a disparu sans laisser de traces alors qu’elle n’était qu’un bébé. Rose a découvert que la dernière personne à avoir vu sa mère est Constance Holden, une écrivaine recluse et oubliée qui s’est retiré de la vie publique alors qu’elle était au sommet de sa gloire. Rose se retrouve irrépressiblement attirée sur la piste de Connie, en quête d’indices sur les secrets de son passé.
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03 septembre 2020 : Celles qui restent, de Samuelle Barbier (Hugo & Cie)
Celles qui restent est une histoire de soeurs. De femmes. De liens si puissants que les rompre bouleverse tout. Celles qui restent est une histoire de soeurs. De femmes. De liens si puissants que les rompre bouleverse tout. Clara est l’aînée, la sage, l’exemple à suivre. Celle qui fait tout comme il se doit, quitte à grincer des dents en se forçant à sourire. Constance est la cadette. Si discrète, qu’on en oublie qu’elle existe… jusqu’à ce qu’elle décide de cesser d’exister en se jetant du haut d’un pont. Lucy est la benjamine. Celle qui rit trop fort, parle trop fort, vit trop fort. Parce qu’elle a peur qu’on l’oublie. Mais il y a aussi Marielle, qui elle, n’a ni soeur, ni frère, ni enfant, tout juste un vieux chien obèse. Celle qui a consacré sa vie aux autres pensait arriver au bout de son chemin dans l’indifférence,jusqu’à ce qu’un ange vêtu d’un manteau rouge se jette d’un pont, juste devant elle, et remette tout en question.
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10 septembre 2020 : Des baisers parfum tabac, de Tayari Jones (Presses de la Cité)
« Je n’étais pas du genre à penser que le sang suffisait à faire de nous des soeurs. Cependant, avoir partagé un père créait un lien qui s’enroulait autour de nos chevilles et ligotait nos poignets. » « Mon père, James Witherspoon, est bigame. » C’est par cette confession percutante que Dana Lynn Yarboro débute le récit d’une enfance pas comme les autres au sein de la communauté afro-américaine d’Atlanta, dans les années 1980. Bien que née quatre mois avant sa demi-soeur, Chaurisse, Dana est pourtant l’enfant illégitime, fruit d’une union illicite. L’une est un secret à qui James rend visite une fois par semaine tandis que l’autre mène une vie stable auprès de ses deux parents, inconsciente de son privilège. L’une sait, l’autre pas. Et lorsque leurs chemins respectifs finissent par se croiser, Dana laisse faire et assiste, impuissante, à la naissance d’une amitié pourtant vouée à exploser.
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16 septembre 2020 : Aliénor d’Aquitaine, tome 2 : L’automne d’une reine, de Elizabeth Chadwick (Hauteville)
1154. Aliénor est couronnée reine d’Angleterre aux côtés de son époux, le jeune Henri II Plantagenêt. Elle est désormais l’une des femmes les plus puissantes d’Europe. Tandis que Henri part en guerre contre les ennemis de la Couronne afin d’asseoir son autorité, Aliénor se révèle une souveraine active sur tous les fronts et une mère dévouée pour leurs nombreux enfants. Mais bientôt délaissée par Henri, qui lui préfère sa jeune amante, Aliénor se voit peu à peu déposséder du pouvoir qui est sien. Alors que la rébellion couve au sein de la famille royale, Aliénor découvre à ses dépens que même une reine doit constamment se battre pour conserver sa place.
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17 septembre 2020 : Ma vie de cafard, de Joyce Carol Oates (Philippe Rey)
Rejetée par ses proches, Violet Rue Kerrigan revient sur son passé. Sa faute ? Avoir dénoncé pour meurtre ses grands frères, tortionnaires d’un jeune Africain-Américain. Lors de leur accès de violence raciste, elle avait douze ans. Dans un récit émouvant, Violet se remémore son enfance en tant que cadette d’une fratrie dysfonctionnelle d’origine irlandaise, durant les années 70 dans l’Etat de New York. Une famille où la parole du père ne souffre aucune contestation et où les garçons ont plus de valeur que les filles. La jeune femme raconte comment elle est passée du meilleur au pire : elle était la préférée des sept enfants Kerrigan, elle est maintenant celle qui » a cafardé » et entraîné l’arrestation de ses frères. Une décision qui lui a valu d’être exilée, chassée par ses parents, ses frères et soeurs, son Eglise… A partir de ce bannissement, Joyce Carol Oates analyse les souffrances de Violet, mais aussi comment elle s’est émancipée de l’emprise familiale pour partir en quête de sa propre identité. En définitive, c’est une vérité douloureuse qui parcourt ce roman sombre et sensible : les émotions les plus tendres peuvent changer en un instant.
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22 septembre 2020 : La danse de Martha, de Tom Saller (Charleston)
Début des années 1920. La jeune Martha, issue d’une famille de musiciens excentriques, quitte sa petite ville de Pologne de l’est et son enfance paysanne. Elle veut s’inscrire au Bauhaus, l’école d’art récemment créée à Weimar, centre foisonnant de la création et de la modernité. Désir osé car les hommes dominent l’Institution. Malgré cela, l’énigmatique fondateur de l’école, Walter Gropius lui propose d’intégrer sa troupe de danseurs. Mais, quand les nazis arrivent au pouvoir, l’école ferme ses portes. Martha rentre chez elle avec dans les bras son journal et sa fille. Lors des derniers jours de la guerre, mère et fille sont séparées. Personne ne sait ce que Martha est devenue… 2001, New York. Un jeune homme arrive aux États-Unis pour suivre les enchères du journal de sa grand-mère chez Sotheby’s. Le journal contient des esquisses d’artistes du célèbre mouvement Bauhaus, tels que Lyonel Feininger, Paul Klee ou encore Wassily Kandinsky. Une saga renversante au coeur du Bauhaus. Une femme courageuse et fascinante confrontée à un siècle d’hommes, de guerre et de crimes.
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24 septembre 2020 : Les sorcières de Pendle, de Stacey Halls (Michel Lafon)
Stacey Halls est une journaliste anglaise née dans le comté de Lancashire, où a eu lieu le funeste procès des sorcières de Pendle en 1612. Fascinée par cette histoire, elle se documente, retrace les évènements et écrit un roman historique acclamé par la critique. Les Sorcières de Pendle est son premier livre et est devenu un best-seller.
Ce roman explore les droits des femmes du XVIIe siècle et soulève la question: la chasse aux sorcières était-elle vraiment une chasse aux femmes ?
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25 septembre 2020 : Malgré tout, de Jodi Lafebre (Dargaud)
BD – C’est l’histoire d’un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. D’un côté, il y a Ana. Sexagénaire charismatique, ancienne maire tout juste retraitée, mariée et maman. Une battante au grand cœur qui impose le respect. De l’autre, il y a Zeno. Célibataire endurci, libraire proche de la retraite et doctorant en physique qui aura mis quarante ans pour terminer sa thèse. Un esprit libre et voyageur, aussi séduisant que mystérieux. Au fil des années, ils ont tissé ensemble un amour impossible et intarissable. Tout en égrainant les excuses…
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30 septembre 2020 : A volonté. Tu t’es vue quand tu manges ?, de Mademoiselle Caroline et Mathou (Delcourt)
BD – « Avortez. », « Il va falloir faire un autre sport, votre fille n’est pas assez gracieuse pour la danse. », « On ne va pas avoir votre taille en rayon. », « T’as de la chance d’être grosse, au moins t’existes. »… Les journées de Mathou et Mademoiselle Caroline sont remplies de ces petites phrases, parfois anodines mais toujours assassines à propos de leur poids. Si l’une essaie désormais de s’accepter, l’autre fera toujours en sorte d’essayer de mincir mais ensemble, les deux autrices nous livrent leurs expériences et nous font prendre conscience que la grossophobie est un mal sociétal.
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Certains de ces titres vous tentent-ils ?
Oh je crois reconnaître Annecy sur ta photo d’article !
En effet 🙂
La sorcière de Pendle a l’air cool 😀 Bonne rentrée littéraire à toi 🙂
Huuum, que du bon !
Il y en a certains que j’avais déjà repéré et qui me tentent de plus en plus, je vais d’abord vider ma pal avant d’envisager mes prochains achats même si c’est vrai qu’avec cette rentrée littéraire on a de quoi être tenté !
Fille, Femme, Autre et Un été de neige et de cendres sont dans ma PAL. J’ai hâte de les découvrir !
Pas mal de titres m’intéresse notamment le tome 2 d’Alienor
« Fille, femme, autre » et « Celles qui restent » me tentent bien !
Merci pour votre sélection! Je vais aller sur le site de ma médiathèque pour voir si certains y sont.
C’est toujours un plaisir de vous lire
J’ai très envie de lire Ma vie de cafard ^_^