Chaque année, elle est attendue avec impatience par tous les amoureux des livres, car elle est synonyme de centaines de parutions, de premiers romans et de pépites à découvrir ! Voici les sorties du mois d’août qui me tentent le plus cette année.
19 août 2020 : Calamity Gwenn, de François Beaune (Albin Michel)
Gwenn a 30 ans. Elle est belle, libre, aussi drôle que désespérée. Elle a toujours rêvé d’être Isabelle Huppert mais pour le moment elle travaille dans un sex-shop à Pigalle, parfait poste d’observation de ses semblables qu’elle saisit avec humour et tendresse dans son journal intime où elle raconte, entre autres, sa vie nocturne, ses virées, ses amours. Personnage haut en couleur, bouleversante égérie, inapaisée, inapaisable, Gwenn est une Calamity Jane des temps modernes.
•
19 août 2020 : Sublime Royaume, de Yaa Gyasi (Calmann-Lévy)
Gifty, américaine d’origine ghanéenne, est une jeune chercheuse en neurologie qui consacre sa vie à ses souris de laboratoire. Mais du jour au lendemain, elle doit accueillir chez elle sa mère, très croyante, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et reste enfermée dans sa chambre toute la journée. Grâce à des flashbacks fort émouvants, notamment sur un frère très fragile, nous découvrons progressivement pourquoi la cellule familiale a explosé, tandis que Gifty s’interroge sur sa passion pour la science si opposée aux croyances de sa mère et de ses ancêtres. ?
•
19 août 2020 : La fièvre, de Sébastien Spitzer (Albin Michel)
Un homme, tout juste arrivé en ville, s’effondre au milieu de la rue. Il meurt, sa langue est noire. Il est le cas zéro. La première victime de la Fièvre. Keathing tient le journal local. Raciste, suprémaciste, c’est un vrai type du Sud qui ne digère pas la victoire des Yankees et l’affranchissement des noirs. Annie Cook est française. Elle tient un lupanar et ne pense qu’à faire de l’argent. La Fièvre va bouleverser leur vie. La ville se vide, les trains sont pris d’assaut, on s’entretue pour obtenir une place. Puis le silence s’installe. Les derniers habitants, impuissants, assistent à l’impensable. Suivent les premiers pillards. Et les premiers héros : les miliciens. Ils sont noirs, immunisés contre le mal qui décime les blancs. Ils vont sauver les maisons, les biens, les commerces. Contre toute attente, Keathing va vouloir témoigner de leur courage. Anna, elle, transforme son bordel en hôpital de fortune. La Fièvre est une histoire vraie. En 1878, à Memphis, elle a tué un tiers de la ville en quelques mois…
•
19 août 2020 : Age tendre, de Clémentine Beauvais (Sarbacane)
La Présidente de la République l’a décidé : tout élève doit faire, entre sa troisième et sa seconde, une année de service civique quelque part en France. Valentin Lemonnier n’a pas de chance : ses vœux ne sont pas respectés, et il est envoyé dans le Pas-de-Calais, dans un centre pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer, minutieusement reconstitué pour ressembler à un village des années 60. Sa première mission semble assez simple : écrire une lettre à une pensionnaire qui a répondu à un concours dans un Salut les Copains de 1967, pour lui annoncer que, malheureusement, Françoise Hardy ne va pas pouvoir venir chanter dans leur ville. Sauf que c’est difficile d’annoncer une telle mauvaise nouvelle. Alors il annonce l’inverse. Françoise Hardy viendra ! il s’y engage personnellement. Et pour ce faire, il va falloir trouver un sosie de la star, qui vienne chanter son tube La maison où j’ai grandi à tous les pensionnaires.
•
19 août 2020 : Nickel Boys, de Colson Whitehead (Albin Michel)
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université pour y faire de brillantes études, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s’engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables « . Sauf qu’il s’agit en réalité d’un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d’amitié. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.
•
19 août 2020 : Aria, de Nazanine Hozar (Stock)
« Je vais t’appeler Aria, à cause de toutes les douleurs et de tous les amours du monde ». Téhéran, 1953. Par une nuit enneigée, Behrouz, humble chauffeur de l’armée, entend des pleurs monter d’une ruelle. Au pied d’un mûrier, il découvre une petite fille aux yeux bleus, âgée de quelques jours. Malgré la croyance populaire qui veut que les yeux clairs soient le signe du diable, il décide de la ramener chez lui, modifiant à jamais son destin et celui de l’enfant, qu’il nomme Aria. Alors que l’Iran, pays puissant et prospère, sombre peu à peu dans les divisions sociales et religieuses, trois figures maternelles vont croiser la route d’Aria et l’accompagner dans les différentes étapes de sa vie : la cruelle Zahra – femme de Behrouz -, qui la rejette et la maltraite, la riche veuve Fereshteh qui l’adopte et lui offre un avenir, et la mystérieuse Mehri, qui détient les clefs de son passé. A l’heure où le vent du changement commence à souffler sur l’Iran, Aria, désormais étudiante, tombe amoureuse de Hamlet, un jeune Arménien. Mais, lorsque la Révolution éclate, les espoirs des Iraniens sont rapidement balayés par l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeini et la vie d’Aria, comme celle du pays tout entier, s’en trouve à jamais bouleversée
•
19 août 2020 : Aline et les hommes de guerre, de Karine Silla (Editions de l’Observatoire)
Le récit de la vie courte mais historique d’Aline Sitoé Diatta (1920-1944), considérée comme une reine et une prophétesse du peuple diola au Sénégal. L’auteure raconte comment cette femme est devenue une icône de la résistance sénégalaise contre l’administration française.
•
19 août 2020 : L’autre moitié de soi, de Brit Bennett (Autrement)
Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes, l’une d’elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d’une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes, elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant, lorsque Desiree refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps : Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d’une jeune femme Blanche. Mais jusqu’où peut-on renoncer à une partie de soi-même ?
•
20 août 2020 : Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, de Julien Dufresne-Lamy (Belfond)
Dans cette salle, Charlie, quinze ans, patiente avec sa mère. D’ici cinq heures, son père sortira du bloc. Elle s’appellera Alice. Durant ce temps suspendu, Charlie se souvient des deux dernières années de vie de famille terrassée. Deux années de métamorphose, d’émoi et de rejet, de grands doutes et de petites euphories. Deux années sismiques que Charlie cherche à comprendre à jamais. Sur sa chaise d’hôpital, tandis que les heures s’écoulent, nerveuses, avant l’arrivée d’Alice, Charlie raconte alors la transition de son père, sans rien cacher, ce parcours plus monumental qu’un voyage dans l’espace, depuis le jour de Pâques où d’un chuchotement, son père s’est révélée. Où pour Charlie, la terre s’est mise à trembler.
•
20 août 2020 : Les graciées, de Kiran Millwood Hargrave (Robert Laffont)
1617, Vardo, au nord du cercle polaire, en Norvège. Maren Magnusdatter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s’abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardo qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont désormais devoir assurer seules leur survie. Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d’Ecosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l’autorité de son mari, elle se lie d’amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardo qu’un endroit où Dieu n’a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon.
•
20 août 2020 : American Dirt, de Jeanine Cummins (Philippe Rey)
Libraire à Acapulco, au Mexique, Lydia mène une vie calme avec son mari journaliste Sebastián et leur famille, malgré les tensions causées dans la ville par les puissants cartels de la drogue. Jusqu’au jour où Sebastián, s’apprêtant à révéler dans la presse l’identité du chef du principal cartel, apprend à Lydia que celui-ci n’est autre que Javier, un client érudit avec qui elle s’est liée dans sa librairie… La parution de son article, quelques jours plus tard, bouleverse leur destin à tous. Contrainte de prendre la fuite avec son fils de huit ans, Luca, Lydia se sait suivie par les hommes de Javier. Ils vont alors rejoindre le flot de migrants en provenance du sud du continent, en route vers les États-Unis, devront voyager clandestinement à bord de la redoutable Bestia, le train qui fonce vers le nord, seront dépouillés par des policiers corrompus, et menacés par les tueurs du cartel…
•
20 août 2020 : Betty, de Tiffany McDaniel (Gallmeister)
« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne ». La Petite Indienne, c’est Betty. Née en 1954 dans une baignoire, Betty Carpenter est la sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la bonne société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et soeurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie alors sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler au grand jour.
•
25 août 2020 : Le silence des vaincues, de Pat Barker (Charleston)
La guerre de Troie, mythe fondateur de toute la littérature européenne, commence par la banale histoire d’une reine enlevée à son époux par un autre homme. Mais, prisonnière du camp grec, une autre reine observe le destin du monde se jouer sous ses yeux : Briséis, la captive d’Achille, par qui la guerre basculera. Presque 3 000 ans plus tard, il est temps d’entendre sa voix – et à travers elle, peut-être, celle de toutes les femmes laissées muettes par l’Histoire et la littérature.
•
26 août 2020 : Coupable, de Réginald Dwayne Betts (Globe)
Les livres lus en prison, le temps passé à réfléchir, la peur, la frustration, l’isolement éprouvés en incarcération, mais aussi son intelligence, son caractère, ses décisions, ses choix, le désir fou de devenir, après la centrale, celui qu’il était au fond, ont fait de lui un témoin. Dans cet homme nouveau cohabitent tous les Reginald : celui qui assume, celui qui regrette, celui qui est le même, celui qui est ressuscité : « Et si c’est en prison que vont les hommes/noirs pour devenir Lazare (ou devenir Jonas). » Celui qui, devenu père, se demande comment dire la vérité sur la violence à ses enfants, et cela donne : « parce qu’est-ce que je dis à mes fils de ce que leurs mains pourraient bien faire, au cours de longues/discussions sur ce que font/les mains des hommes. Leurs mains, les miennes. » Celui qui, devenu avocat et juriste, expurge et caviarde des documents authentiques pour faire comprendre la mécanique judiciaire broyeuse d’âmes, et cela donne : « C’est la politique… d’emprisonner les gens… la pratique… d’emprisonner les indigents… la… pratique… de détenir les prisonniers… indéfiniment. » A sa sortie, Reginald était devenu celui qu’il était : un poète majeur.
•
27 août 2020 : J’irai te chercher jusqu’au bout du monde, de Shobha Rao (Xo)
Poornima a tout juste seize ans. Après la mort de sa mère, comme toutes les Indiennes de son âge, elle attend que son père lui choisisse un mari. Mais lorsqu’elle rencontre Savitha, jeune femme indépendante et débordante de joie, son horizon s’ouvre enfin. Le village ne lui paraît plus aussi étouffant. Peut-être même, se dit-elle, qu’une autre vie existe, au-delà d’un mariage arrangé… Une vie, pas un enfer. Car Savitha, victime d’un acte d’une cruauté extrême, doit prendre la fuite. Bouleversée, Poornima laisse tout derrière elle pour partir à la recherche de son amie. Son périple l’amènera aux Etats-Unis, dans l’univers abject de la pègre indienne de Seattle. C’est là qu’elles se retrouveront et affronteront l’esclavage sexuel, les mutilations, la captivité. Courageuses, déterminées, elles n’oublieront jamais l’espoir qui les anime. Et finiront par vaincre le pire de la société des hommes.
•
Certains de ces titres vous tentent-ils ?
Il y a en effet des sorties qui ont l’air bien sympa 🙂 c’est cool et j’espère que cette rentrée littéraire va permettre de rattraper un peu les événements du confinement pour les libraires, les auteurs et les maisons d’édition 🙂
Cela semble prometteur !
Je crois que pour mon bien, il vaut mieux que je reste éloignée de toutes ces tentations !
Aria et le dernier de la liste (sollicité sur Netgalley) me tentent beaucoup. L’année dernière il y a eu tellement de romans sur la Seconde guerre mondiale, je ne sais pas si cette année on va en avoir.
C’est difficile de faire peu de choix vu la jolie brochette que tu nous présente ! Alors je dirais « Nickel Boys » dont le résumé m’a beaucoup fait pensé à un film « Sleepers » qui m’avait beaucoup marqué, « L’autre moitié de soi » mais je voudrais lire son premier roman avant celui-ci et pour finir le dernier de ta liste « J’irai te chercher jusqu’au bout du monde » car c’est le genre d’histoires que j’aime même si souvent c’est difficile de tourner la page longtemps après… Le souci c’est que je ne m’attarde pas sinon la tentation est intenable ! Alors je note sur mon petit carnet de futurs achats ^-^ J’aime beaucoup la rentrée littéraire car cela sent le mois de septembre et l’automne qui est ma saison préférée ♥ Merci à toi pour cette jolie présentation qui nous aide à supporter cette chaleur qui va j’espère prendre également des vacances !!! Belle journée à toi ☼
Je viens de terminer Betty, il est magnifique! Belle rentrée à toi!
Oui ! Quelques titres retiennent mon attention notamment le livre de Whitehead !
Je pense lire Nickel Boys dans les prochains jours. Beaucoup me tentent dans la liste que tu présentes !
Merci pour cette belle sélection, La fièvre, Les graciées et American dirt me tentent bien. Vivement la rentrée.
Sublime royaume a l’air bon !
Il y en a beaucoup qui me tentent, ou qui en tout cas, promettent une rentrée littéraire pas centrée exclusivement sur l’autofiction habituelle de certains auteurs !