Dans le murmure des feuilles qui dansent • Agnès Ledig

Agnès Ledig est une auteur que je lis depuis longtemps et dont j’apprécie sincèrement les romans depuis 2014 (j’ai lu Juste avant le bonheur, Marie d’en haut, Pars avec lui et On regrettera plus tard). Seulement, avec son tout dernier, cela n’a pas fonctionné puisque j’ai abandonné « De tes nouvelles », pas vraiment emballée par l’idée d’une suite. Je la retrouve donc cette année avec son dernier roman, espérant par la même occasion retrouver tout ce qui me plaisait tant dans ses histoires.

Résumé …

Pour aider à l’écriture de son roman, Anaëlle engage une correspondance avec Hervé, procureur de province, qui très vite se passionne pour ces échanges épistolaires. De son côté, Thomas, un menuisier, met sa connaissance des arbres et des sous-bois au service de son petit frère hospitalisé. C’est dans une petite maison que ces deux destins finissent par se croiser.

Mon avis …

J’ai finalement choisi de lire ce livre en alternance avec sa version audio, et ce fut une très chouette expérience. Ce que je retiens des romans d’Agnès Ledig, et cela est valable pour chacun d’entre eux, c’est qu’une sensation de bien-être s’en dégage. Ses romans sont remplis de positif, même si elle aborde des thématiques graves, dures, voire même ce que la vie nous impose de plus insupportable. Elle réussit pourtant à écrire sur ces sujets avec douceur, pour toujours voir ce que la vie a de beau à nous offrir. Je trouve qu’on ne peut pas, en lisant Agnès Ledig, se plaindre de futilités. Elle nous fait relativiser sur notre existence et nous fait prendre conscience de notre chance extraordinaire d’être en vie. C’est une sensation toute particulière que je ressens en lisant ses romans et je tenais à le souligner, pour débuter cette chronique.

Ce roman m’a semblé différent des autres, et j’ai été surprise d’ailleurs par cette histoire qui tranche vraiment avec les histoires que l’auteur a pu écrire précédemment. Tout commence par un échange épistolaire, entre une jeune femme et un Procureur. Elle lui demande des informations pour l’aider à rédiger son roman. Ils se sont côtoyés par le passé, puisqu’il a été son professeur, mais il ne sait rien d’elle. Il ne sait notamment pas qu’elle a perdu une jambe, suite à un accident. Que cette amputation conditionne sa vie, qu’elle lui donne la sensation que rien ne pourra jamais être comme avant. Par leurs échanges, cela va disparaitre évidemment, puisque seuls les mots sont importants, et ces lettres vont être comme un souffle de renouveau dans la vie d’Anaëlle. Elle va avoir l’impression de trouver un confident, une personne qui la regarde pour ce qu’elle est vraiment, à l’intérieur.

La route d’Anaëlle va croiser celle de Thomas, et c’est le deuxième personnage principal du roman. Cet homme est selon moi la grande force de ce livre, puisqu’il est menuisier et qu’il vit un drame, son petit frère souffrant de leucémie. Il essaie de tout mener de front, il tente de redonner le sourire à ce petit garçon qui côtoie la maladie de trop près, et dont la vie est menacée. Y a-t-il plus terrible que la maladie d’un enfant ? C’est avec beaucoup de pudeur qu’Agnès Ledig l’aborde, rendant aussi un si bel hommage à tous ces enfants dont la force dépasse de loin celle de beaucoup d’adultes. Transmettant aussi tout l’amour de ces proches qui entourent ces petits, essayant de rendre chaque jour magique, parce que la vie se vit plus intensément quand on ne sait pas de quoi demain sera fait.

Vous l’aurez compris, j’ai été très touchée par ce souffle de vie incroyable, par ces personnages cabossés par la vie qui vont se relever, alors même qu’ils ont vécu le pire. Par cette force qui sort des pages de ce roman, nous criant de profiter de chaque minute autant qu’on le pourra. Par cet hommage rendu aussi à la nature, qu’on oublie bien trop souvent d’apprécier et qui nous est pourtant essentielle.

S’il y a un aspect du roman qui m’a moins plu, c’est le personnage du Procureur. Cet homme m’a été difficilement appréciable, j’ai eu du mal à le cerner et je n’ai absolument pas aimé son comportement avec Jocelyne, qui est une femme assez aigrie et peu aimable, mais que j’ai appris à comprendre, l’auteur ayant pris soin d’entrer vraiment dans la psychologie de cette femme, en faisant un personnage beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Celui du Procureur, à l’inverse, m’a laissé de marbre. Je n’ai pas été sensible à ses échanges avec Anaëlle, et son personnage a été pour moi de trop dans ce roman. Sans cela, je pense que ce roman aurait pu être une lecture encore plus belle.

Pour résumer …

Lire Agnès Ledig, c’est rencontrer des personnages blessés par la vie et surtout réaliser que l’on ne savoure pas chaque seconde comme on devrait, que la vie est un cadeau dont on oublie parfois de profiter. L’ambiance de ce livre m’a touchée et les personnages également, à l’exception d’un d’entre eux qui était, à mes yeux, de trop dans cette histoire.

Ma note : ★★★★★☆
(15/20)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.