La calanque de l’aviateur • Annabelle Combes

Parmi les parutions de la rentrée littéraire, j’aime aussi me laisser porter par les premiers retours de lecteurs et de libraires. C’est de cette façon que j’ai découvert ce livre et je remercie les éditions Héloïse d’Ormesson pour l’envoi de ce titre, en librairie depuis le 22 août.

Résumé …

Leena débarque un matin dans un village près de l’océan, avec, en bandoulière, la mort de son père, quelques tee-shirts blancs, un jean et des cahiers. Dans ce bout de monde délaissé, la jeune femme mutique achète une mercerie en ruines pour la réhabiliter en maison des phrases : une librairie d’un genre un peu particulier… Et lorsqu’au cours des travaux, Leena découvre un trésor caché depuis des décennies, elle tient le fil pour renouer avec son frère, parti outre-Atlantique remonter le cours de leur histoire familiale.

Mon avis …

C’est dans un petit village en bord de mer qu’arrive Leena pour se construire une nouvelle vie. Dans cet endroit où rien ne se passe, où la vie défile lentement, où tout le monde se connait, Leena va entamer des démarches pour acheter une vieille maison délabrée, dans l’objectif de la rénover, grâce à l’héritage qu’elle a reçu suite à la mort de son père. L’amour des livres est très présent dans ce livre et beaucoup de phrases m’ont profondément touchée. L’auteur fait une grande place aux auteurs et aux mots. A ceux qui marquent et qui peuvent changer une vie. En tant qu’amoureuse de la littérature, cela ne pouvait évidemment que me transporter.

“Les bibliothèques sont là, couvertes de livres qu’elle n’a pas lus, qu’elle ne lira jamais. Elle pense : ils emplissent ma vie, ces livres achetés que je ne lis pas. J’ai besoin d’eux. De mes bibliothèques de livres qui dorment et m’attendent. Ils sont le fruit d’un choix que j’ai posé, un jour de pluie battante, un matin d’hiver dans le brouillard, un soir de canicule aux traînées de vieux rose, juste avant la fermeture de la librairie. Ils sont le reflet de ce que j’ai cherché à un instant donné. (…) Il me faut la présence de ces livres non ouverts. Un jour, dans une autre vie, une vie où je me connaîtrai parfaitement, je les lirai. Tous. Ils me diront ce que je ne suis pas. Ce que je n’ai jamais été. Ils me diront une chose essentielle : ce que j’aurai pu être.”

Se reconstruire, c’est aussi se souvenir des évènements passés, marquants, qu’ils soient traumatismes, regrets ou bonheurs. L’évocation de ces souvenirs est telle une brume, difficile à saisir. Ce sont des passages qui m’ont parfois un peu perdue. Il y a une véritable quête des origines, du passé, de la famille, dans ce livre. Je dirais même que cela devient peu à peu le sujet principal du roman, et Leena n’est plus seulement le personnage central. J’ai été un peu perdue par cet aspect de l’histoire. La poésie dans l’écriture de l’auteur a été une force parce qu’elle rend le roman si particulier, mais elle m’a aussi empêchée de tout saisir dans cette histoire, racontée de manière volontairement assez abstraite, par le lyrisme des mots.

“Dans chaque livre, il y avait une phrase pour un homme, pour une femme, une phrase pour un unique homme, une unique femme. C’est pour cela que la littérature existe, qu’elle déroule des kilomètres de phrases depuis les commencements. Pour que chacun trouve la sienne, s’en empare et combatte avec.”

« La calanque de l’aviateur » possède tous les ingrédients des romans feel-good que j’apprécie tant. Sa différence, c’est clairement son écriture. La poésie prend une grande place dans ce roman, c’est presque un chant, un poème raconté au creux de l’oreille. C’est une écriture qui peut dérouter un peu au départ tant elle est différente de ce que l’on a l’habitude de lire. L’auteur a son style propre, et c’est vraiment selon moi ce qui distingue ce roman de beaucoup d’autres. L’histoire est pleine de douceur, c’est un livre dans lequel on se sent bien, qui peu à peu nous fait découvrir ce petit village et ses habitants. On se sent soi-même habiter les lieux, se les approprier, et le résultat est à la fois doux et merveilleux, même si l’histoire est parfois un peu abstraite et que cela m’a clairement gênée pour vraiment entrer dans l’histoire et en comprendre tous les aspects.

Pour résumer …

Ce roman est envahi de douceur et de poésie, d’un lyrisme des mots même rare. Cela est plaisant de lire une écriture aussi différente de ce qu’on lit habituellement, mais l’histoire en devient parfois un peu trop abstraite et je n’ai pas toujours tout saisi.

Ma note : ★★★★☆☆
(13/20)

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