Ce roman ayant remporté le Prix Pulitzer cette année et traitant d’un de mes sujets favoris en littérature, voilà plusieurs mois déjà que je l’avais mis dans ma Wish list. Ravie de sa parution en français et encore plus d’avoir eu la chance de le lire plusieurs semaines avant sa sortie. Merci à Albin Michel pour la lecture de ce livre, sorti le 23 août.
Résumé …
Cora, 16 ans, est une jeune esclave née sur une plantation de coton en Géorgie. Grâce à César, elle réussit à s’échapper. Leur première étape est la Caroline du Sud, dans une ville qui semble être le refuge idéal mais qui cache une terrible vérité. Il leur faut fuir à nouveau, d’autant plus que Ridgeway, le chasseur d’esclaves, est à leurs trousses.
Mon avis …
Une violence et une très grande puissance font la caractéristique de ce roman qui a pris le parti de traiter de l’esclavage avec réalisme, sans en embellir aucun aspect. C’est à un récit difficile qu’il faut s’attendre en le commençant. Avec le personnage de Cora, Colson Whitehead nous place dans la peau d’une esclave, exploitée au sein d’une plantation en Georgie. Sa mère est la seule à avoir jamais réussi à s’en échapper et quelques années plus tard, Cora va à son tour tenter sa chance.
« Une plantation restait une plantation ; on pouvait croire ses misères singulières mais leur véritable horreur tenait à leur universalité. »
Tout d’abord, je tiens à dire que l’écriture est somptueuse et cela me semble être le cas de tous les romans sacrés par ce prix littéraire car j’avais fait le même constat avec Toute la lumière que nous ne pouvons voir. Les mots de Colson Whitehead sont extrêmement forts et ils remuent à l’intérieur de nous-même pour nous faire ressentir la brutalité et la violence de ce qu’est l’esclavage. J’ai lu ce livre comme en apnée, saisie par cette insupportable facette de notre passé.
« Dans la mort, le Noir devenait un être humain. Alors seulement il était l’égal du blanc. »
Pendant ce périple, nous allons assister à des courses d’esclaves en fuite, pourchassés par des chasseurs d’esclaves embauchés pour cela. Pour que des fuites aient été possibles, il a fallu de l’entraide, comme partout. Dans toute cette horreur, cette délation, cette violence, certaines personnes ont risqué leur vie pour que des esclaves puissent retrouver la liberté. C’est notamment par l’Underground Railroad, les routes par lesquelles les esclaves étaient emmenés, que leur liberté était rendue possible. Dans ce roman, Colson Whitehead a choisi de le symboliser par un véritable chemin de fer, des gares et des tunnels.
Cora va traverser les différents Etats américains, en partant du Sud jusqu’au Nord, et cela permet de saisir l’étendue de ce fléau. De percevoir comment, dans chacun des Etats, la condition de noir était difficile, dangereuse et mortelle. Que l’Etat soit ou non favorable à l’esclavage. C’est cela qui rend le roman terrible. Il n’y a aucun répit, simplement beaucoup de réalisme. Des châtiments décrits en détails, parfois à la limite de l’insoutenable. Comme pour nous forcer à regarder l’Histoire en face. A en saisir toute l’horreur. Pour espérer que plus jamais un être humain ne se considère comme pouvant en posséder un autre.
Pour résumer …
Brillant, ambitieux et passionnant, Underground Railroad retrace une partie de l’histoire de l’Amérique et du traitement des esclaves avec brutalité, précision et violence. Un énorme coup de coeur pour ce roman qui fait clairement partie de ces classiques de la littérature que l’on se doit d’avoir lu une fois dans sa vie.
Ma note : ★★★★★★
(20/20)
J’hésite à l’acheter mais après ta critique je vais pas hésiter longtemps. Il me fait vraiment envie et, comme tu dis, ça permet aussi de comprendre un partie de l’histoire américaine.
Ah, je vais être dans l’obligation de l’acheter celui-ci, pourtant j’avais pour objectif d’éviter un maximum les craquages livresques 😉
Ta chronique est somptueuse ! ❤
J’ai repéré ce livre depuis plusieurs semaines et j’ai hâte de le lire car on n’en dit que du bien. En plus, j’ai toujours trouvé passionnant le thème de ce roman.
Ce roman m’attend bien sagement dans ma boite aux lettres, j’ai qu’une hâte : pouvoir le lire ! 🙂
Olalala, tu me donnes envie de le lire !
Je l’ai aussi dans ma PAL, il me tarde de le découvrir !
Un roman agréable. Ceci dit, il ne mérite pas les louanges dithyrambiques à son endroit…
Tout est une question de point de vue et de ressenti 😉 Il faut savoir respecter que certains pensent différemment…