La magie des petits tours en librairie, c’est de tomber sur de vraies pépites. Les éditions Steinkis sont une révélation pour moi et après Ecumes, je découvre Conduite interdite que j’ai embarquée sans avoir hésité plus de deux secondes après être tombée dessus en librairie en avril dernier. Vu son sujet, il me la fallait.
Résumé …
L’Arabie saoudite est le seul pays au monde où il est interdit aux femmes de conduire. Aujourd’hui, les Saoudiennes font leurs études à l’étranger, travaillent, votent et peuvent être élues… mais pas conduire elles-mêmes leur voiture. Après cinq années passées à Londres, Nour rentre en Arabie saoudite. Ce retour lui cause un certain malaise, jusqu’à ce qu’elle croise un groupe de femmes bien décidées à revendiquer leur indépendance. Le 10 novembre 1990, elles sont 47 à prendre le volant, et deviennent les pionnières d’un mouvement féministe qui revendique le droit de conduire !
Mon avis …
On a beau savoir que la condition de la femme laisse à désirer, ou voire même est scandaleusement inquiétante en Arabie Saoudite, cela ne veut rien dire de concret pour la plupart d’entre nous. Saviez-vous que si elles ont beaucoup de droits, les femmes n’ont pourtant pas le simple droit de conduire ? Qu’il s’agit d’une lutte actuelle, un droit qui peut sembler futile, et qui pourtant est symboliquement fort. Parce qu’une femme qui conduit, c’est une femme qui peut décider du chemin qu’elle veut prendre. Du sens qu’elle veut donner à sa vie.
Dans ce pays, la femme est soumise à son mari, comme le veut le Coran. Elle est sous sa « tutelle ». Avant lui, c’est son père, et eux seuls, hommes de la famille, peuvent décider du destin de la femme, de la fille, de l’épouse. Nour a vécu plusieurs années à Londres, a découvert le mode de vie occidental. Ces femmes libres, qui conduisent, qui font les études qu’elles souhaitent, qui choisissent leur vie.
Quand elle rentre dans son pays, elle ouvre les yeux sur la condition de la femme, et plus particulièrement sur la vie de sa mère, qui n’a pas choisi de se marier à son père. Elle se questionne sur son rôle dans tout ça, sur le fait qu’elle doive, ou non, subir cette vie qu’on veut lui imposer. Cette jeune femme passionnée de photographie a un caractère de feu, l’esprit rebelle et veut changer les choses. Elle est révoltée, ambitieuse, déterminée. J’ai adoré sa force, ses faiblesses aussi qui la rendent touchante.
C’est une BD absolument sublime dont les dessins sont de véritables oeuvres d’art. Le trait de Chloé Wary est rare. On ne peut qu’être séduit. Elle fait partie de ces BD importantes qui mettent en lumière des combats d’aujourd’hui, qui nous rappellent que la condition de la femme est loin d’être acceptable dans de nombreux pays et on en ressort admiratif du courage de ces femmes, dans les pays où elles sont opprimées et réduites à de simples esclaves de leurs époux.
Pour résumer …
Le combat des femmes en Arabie Saoudite pour être autorisées à conduire, et la rébellion d’une jeune femme qui ouvre les yeux sur la condition de la femme dans son pays. Une BD très importante portée par des dessins d’une beauté rare.
Ma note : ★★★★★★
(20/20)
Cette BD engagée me fait très envie ! Mais une question me taraude : est-ce vraiment le Coran qui veut que la femme soit soumise a son mari, ou l’interprétation que certains font de ce livre religieux ? Je pense que dans ma vie, cest également une oeuvre qu’il me faudra lire 😊 Très bel article en tous cas !
Quelques réponses justement sont apportées dans la BD 😉
Raison supplémentaire pour la lire ! Merci 😁
L’une de mes prochaines lectures, j’ai hâte 🙂
Salut! Mon mari m’a dit y a quelques semaine qu’elles ont enfin obtenu le droit de votre! 🙂
Bises!
Et bien ! Je dois t’avouer que j’ai envie de me l’offrir de suite… Merci pour cette belle découverte ! J