Ce mois-ci est donc celui de ma découverte des éditions Steinkis puisque je me suis offert deux BD qu’ils viennent de publier et j’ai eu un vrai coup de coeur pour leur récent catalogue. Ecumes m’intriguait particulièrement par son sujet et je n’ai donc pas tardé à la lire. Elle est sortie en février dernier en librairie.

Résumé …

Elles s’aiment et après des années d’attente, d’espoir et de désespoir, un bébé est annoncé. Mais la grossesse est compliquée et le pire arrive. Elles vont devoir se reconstruire et lutter contre la douleur. L’amour, l’évasion sur les terres de leur enfant disparu et les carnets qui se remplissent vont les aider à sortir la tête hors de l’eau, loin des Ecumes.

Mon avis …

Au commencement de cette BD, il y a les remerciements et j’ai alors su déjà que j’allais être très touchée par cet ouvrage. Nous le savons donc dès le départ, il s’agit un récit autobiographique d’Ingrid Chabbert, dessiné par Carole Maurel (que j’ai d’ailleurs découverte récemment avec Collaboration horizontale). Ecumes est son histoire, vécue avec sa compagne, de leur désir d’enfant et de la perte d’un enfant à naître. Elle nous raconte leurs difficultés pour tomber enceinte, et quand ce jour arrive finalement, quand cette grossesse arrive enfin, tout qui s’écroule au bout de quelques mois.

Les fausses couches sont, j’en suis certaine, un véritable traumatisme. Alors même que les futurs parents projettent toute leur vie autour de ce bébé qu’ils attendent, le perdre avant même qu’il naisse semble inimaginable. C’est ce que vont traverser Ingrid Chabbert et sa femme. Elle nous raconte donc toutes les périodes : du moment où elles apprennent qu’elle est enceinte jusqu’au décès du bébé et à cet « après » terriblement douloureux.

Les dessins de Carole Maurel sont encore une fois très justes. Elle a choisi de jouer sur les couleurs avec du noir et blanc pour représenter la période où tout est sombre, où elles aimeraient disparaitre avec leur bébé. Ainsi, quand petit à petit, les couleurs reviennent, c’est la vie qui reprend. Progressivement, à son rythme. La joie de vivre qui ressurgit. Alors même que leur peine est immense et qu’il ne semble plus possible d’avancer, les jours passent et elles recommencent à rire, à rêver, à vouloir continuer.

Les bande dessinées autobiographiques sont souvent extrêmement fortes et là encore, ce fut le cas. Parce que le dessin apporte véritablement quelque chose au texte : une puissance, des émotions supplémentaires. N’ayant pas vécu ce que traversent Ingrid et sa compagne, je ne peux pas véritablement imaginer ce que cette BD peut représenter pour les personnes l’ayant vécu, mais j’imagine que la douceur des mots d’Ingrid et des dessins de Carole apaise la peine et permet de voir revenir la lumière.

Pour résumer …

Un récit autobiographique qui nous raconte la perte d’un enfant à naître et la douleur qui en résulte. Les dessins de Carole Maurel ont su porter avec justesse et douceur la peine et l’amour des mots d’Ingrid Chabbert pour nous offrir cet ouvrage très beau et fort.

Ma note : ★★★★★☆
(17/20)