Cela fait des années et des années que je souhaitais lire ce classique de la littérature américaine, ainsi que voir le film qui en est adapté. J’ai donc profité de mon voyage à Rome pour le découvrir enfin.

Résumé …

Depuis leur séparation, depuis des années, Nettie et Celie, deux jeunes Noires, soeurs tendrement unies, n’ont cessé de s’écrire. Mais aucune missive, jamais, n’est parvenue ni à l’une ni à l’autre. C’est que Celie, restée là-bas, près de Memphis, subit la loi d’un mari cruel qui déchire toutes les lettres venues d’Afrique – où Nettie est missionnaire. Alors Celie, la femme-enfant, écrira via le bon Dieu, qui, lui, sait tout… Pourquoi, entre elles, cette correspondance déchirante et sans fin, obstinée, presque immatérielle ?

Mon avis …

La couleur pourpre est un très beau livre et je comprends son succès, son Prix Pulitzer aussi. J’ai été très émue par ma lecture, à la fois choquée par moments et amusée par d’autres. Alice Walker écrit sans tabou, sans évincer aucun sujet alors même que l’époque n’était peut-être pas prête pour les lire ou les entendre. La vie de Célie est particulièrement prenante et éprouvante. Comment ne pas être choqué par ce que traverse cette jeune fille à peine entrée dans l’adolescence ? Des violences de son père, elle va passer aux violences de son mari.

Il s’agit d’un roman épistolaire majoritairement en sens-unique puisque lorsque Celie et Nettie sont séparées lors du mariage de Celie, cette dernière va commencer à envoyer des lettres à Dieu en espérant obtenir un jour des nouvelles de sa soeur, sans jamais en recevoir. On découvre à travers ces lettres la vie d’épouse de Celie, son mariage avec un homme violent, et son épanouissement progressif auprès d’une personne de l’entourage de son mari qui va lui faire voir la vie différemment et lui faire prendre conscience qu’elle est précieuse, même si tous les hommes essaient de lui faire comprendre le contraire depuis sa naissance.

L’auteur fait énormément évoluer le personnage de Celie, elle la transforme en une femme forte, affirmée, qui se sait différente et qui choisit de ne pas se taire. C’est les rencontres qu’elle va faire qui vont la renforcer à ce point. Tous les personnages de ce roman sont très importants, avec des caractères forts également. Ils forment un ensemble très inspirant, très divertissant aussi.

Et puis, un jour, Célie obtient des nouvelles de Nettie, partie en Afrique, et découvre sa vie de missionnaire, sa vie à l’opposée de la sienne. Finalement, c’est sur une très grande partie de leurs vies que nous suivons ces deux soeurs, en espérant qu’elles se retrouveront un jour. Je me fais une joie de voir le film, je suis sure qu’il saura être à la hauteur de ce très beau roman.

Pour résumer …

Beau et déchirant de suivre la séparation de Celie et Nettie à travers ces lettres qui peinent à atteindre leurs destinataires. Un roman puissant sur l’émancipation de la femme, le racisme, l’identité et la vie des femmes américaines noires au début du 20ème siècle. Un roman dur et marquant.

Ma note : ★★★★★☆
(17/20)