La maladroite fait partie de ces romans de la rentrée littéraire qui me semblaient incontournables et je remercie donc les éditions de la Brune au Rouergue pour cette lecture que j’ai dévoré en 2 heures à peine.
Résumé …
Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d’une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n’a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l’ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes… Témoins impuissants de la descente aux enfers d’une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l’enfant n’avait jamais bénéficié de protection. Loin de tout sensationnalisme, l’auteur rend sa dimension tragique à ce drame de la maltraitance.
Mon avis …
Seulement 120 pages dans ce roman, mais quel roman ! 120 pages dures, intenses et il est difficile de poser ce livre tant le sujet nous frappe de stupeur et d’effroi. Par la petite Diana, Alexandre Seurat a souhaité aborder le sujet difficile de la maltraitance des enfants et les difficultés qui entourent ces drames.
Car malgré les signes, c’est l’impuissance de l’entourage qui demeure, puisque chacun voit mais aucun ne sait comment réagir. A travers les non-dits, l’incertitude subsiste quant à admettre l’impossible, l’horreur, quant à même imaginer que des parents puissent lever la main sur leurs enfants, les blesser, mettre leur vie en danger. Difficile et délicat d’émettre une accusation formelle car aucune maltraitance n’est détectable « facilement ». Difficile pour les proches d’accuser, car l’on touche à l’intime, à la famille et à l’éducation. Personne ne veut se mêler de la vie privée d’autrui, et pourtant … quelles sont les conséquences de ce silence ?
L’auteur pointe du doigt les responsables, à savoir les personnes qui, en côtoyant l’enfant, en assistant jour après jour aux petits signes qui interpellent, sont restés passifs. Car c’est cette passivité qui permet à la maltraitance de perdurer. Et pourtant, on saisit aussi toute la difficulté de se faire entendre. Puisque ceux qui agissent, qui décident d’intervenir, ne sont souvent pas entendus ou font face à une complexité administrative, à des protocoles longs et souvent statiques qui mettent en danger la vie de l’enfant. De même, le doute persiste toujours car les conséquences d’une telle accusation peuvent être très lourdes, avoir des incidences importantes sur la vie de l’enfant comme sur celle des parents.
Ce roman nous permet donc de cerner toute la complexité de la maltraitance, puisqu’elle est difficile à détecter et qu’elle se mêle à la vie quotidienne. Il est indispensable qu’une accusation prenne en compte tous les paramètres pour tenter de cerner la vérité des faits, et pourtant, difficile de ne pas être terrifié de voir une enfant laissée aux mains de parents violents. J’ai été très intéressée par cette lecture qui me semble primordiale et importante mais qui bouleverse également par son réalisme. Cette petite Diana, une enfant parmi tant d’autres, que l’on souhaite aider, que l’on aimerait réussir à faire parler, à dénoncer, mais qui sous ses airs de petite fille « maladroite » est peu à peu abandonnée à son sort par toutes les personnes qui l’entourent.
Pour résumer …
L’auteur nous confronte avec les réalités de la maltraitance des enfants, ce drame quotidien à la fois difficile à détecter mais aussi à dénoncer. L’histoire de la petite Diana, bouleversante d’horreur, condamne le silence de l’entourage et l’immobilisme des autorités et nous rappelle la fragilité des enfants et la nécessité de les entendre.
Ma note : ★★★★★★
(18/20)
Ce roman est une claque littéraire, un très bon premier roman !
Un sujet très dur mais qui m’interpelle !
On ne ressorte pas indemne, apparemment ! Très dur… très intense dans un petit livre. Je vais tenter la lecture.
Il a rejoint ma Wish-list grâce à toi ! L’histoire a l’air très prenante et met un point sur ce qu’est l’Etat français sur la violence familiale !
Je t’avoue qu’étant maman très sensible d’un petit bout de deux ans et demi, je préfère passer mon tour pour le moment, même si ce roman a l’air vraiment très bien.
Je tenterai peut-être cette lecture.
C’est un titre de la rentrée littéraire que j’ai repéré et que j’attends de me procurer avec impatience 🙂
Il est déjà noté. Je pensais me précipiter dessus, mais l’engouement me pousse plutôt à attendre pour me faire mon propre avis, au calme.
La maladroite est le prochain livre de la rentrée littéraire que je vais lire. Je suis très intéressée par ce fait divers qui s’est déroulé près de chez moi. J’ai eu quelques déception durant cette rentrée littéraire mais je n’entends que de bon avis sur ce livre.
Très bonne chronique vidéo et écrite.
Bonnes lectures:)