Il y a 2 ans, je suis tombée par hasard sur ce titre en librairie et il m’a évidemment tout de suite attirée car le sujet des chasses aux sorcières fait partie de ceux qui m’intéressent le plus ces temps-ci en littérature. C’était également l’occasion de découvrir la plume de l’autrice que je n’avais encore jamais lue.

Résumé ..

1609. Au coeur du Pays Basque, encore imprégné de rites et de mythes païens, un homme est chargé par Henri IV d’une mission : éradiquer la sorcellerie. Dévoré par la foi, le goût du pouvoir, et plein de certitudes, Pierre de Lancre a pour ce faire une méthode imparable : purifier les âmes en brûlant les corps. Sur ces terres rudes à la langue impénétrable, désertées par les hommes partis en mer, les destins de quatre femmes vont s’entrecroiser. Amalia, la guérisseuse au coeur pur, Murgui, une adolescente à la beauté du diable éprise d’un jeune charbonnier, Graciane, la marguillière de l’église qui attend le retour de son marin, et Lina, prête à tout pour fuir la pauvreté et le mépris. Échapperont-elles à la folie de ce chasseur de sorcières ?

Mon avis ..

Il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour rentrer dans ce texte, sans doute en raison de l’écriture qui force une certaine distance, mais également à cause des différents points de vue qui s’enchainent. J’ai craint un moment de ne pas réussir à m’impliquer émotionnellement dans cette lecture qui traite pourtant d’un sujet qui me bouleverse toujours. Fort heureusement, cela est vite passé car les chapitres sont très courts et cela m’a vraiment aidé à préserver, et à rapidement réaliser que j’allais en fait beaucoup aimer ce texte.

Bernadette Pecassou raconte l’arrivée d’un homme au Pays Basque, dont la mission est de lutter contre la sorcellerie. Sa quête est donc de trouver les êtres touchés par le diable et de les condamner à mort sur le bûcher. Ce sont évidemment les femmes qui sont les plus touchées, mais les hommes ne sont pas non plus épargnés, et les habitants de ces villages vont petit à petit voir disparaitre des voisins, amis, connaissances, avec une impuissance terrible.

On assiste avec effarement à la logique de ces hommes qui prétendaient faire le bien, en pourchassant le mal. On comprend l’absurdité des raisonnements, la folie qui s’emparait d’eux et les vices intérieurs si bien camouflés sous l’image d’homme respectable. J’ai déjà lu beaucoup sur cette thématique et j’ai trouvé que ce roman apportait un nouvel éclairage. Tout d’abord par les lieux où ils se déroulent, nous ouvrant les yeux sur les crimes commis à cette époque et le nombre de victimes qui ont été touchées. Et puis, les personnages sont également intéressants, et l’on comprend aussi combien les différents points de vue enrichissent ce texte.

Après cette lecture, les noms de Pierre de Lancre et Jean d’Espaignet ne vous seront pas inconnus, et c’est tant mieux. Encore une fois, je suis révoltée de constater combien l’Histoire ne nous enseigne que certaines choses et en oublient tant d’autres. Ces hommes ont conduit tant d’innocents à la mort et la lecture de ce roman est extrêmement intéressante pour en connaître l’histoire et les détails.

Ma note : ★★★★★☆
(16/20)