Adeline Dieudonné est une autrice qui m’intéresse beaucoup mais avec laquelle j’ai eu des expériences assez diverses puisque j’ai adoré La vraie vie et malheureusement abandonné Kerozène. Malgré tout, je tenais absolument à la relire, persuadée de son grand talent d’autrice.

Résumé ..

Je ne suis pas certaine d’avoir pleinement saisi ce qui m’est arrivé, ni ce qui m’a conduite à agir comme je l’ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d’autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m’aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres. J’ai fait ce que je pouvais. Il n’y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c’est que je vous dois les faits. Je vais donc m’attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m’emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M.

Mon avis ..

J’ai finalement écouté ce roman en audio et j’ai été très sensible à la lecture qui en a été faite. Lors d’un long trajet en voiture, je l’ai quasiment écouté d’une traite, et j’ai été surprise par son sujet tout autant que très touchée par la manière dont l’autrice a choisi de le traiter. Il faut dire que le résumé n’en dit quasiment rien, et c’est sans doute mieux ainsi, car l’étonnement n’en sera que plus grand en ouvrant ce texte.

A l’image de « La vraie vie » finalement, Adeline Dieudonné écrit ici un roman impactant, presque dérangeant par moments. Et pourtant .. La justesse de sa plume et des émotions qu’elle décrit ne peuvent que nous persuader de la force de ses mots, et j’avoue que j’ai lu ce livre sans jamais décrocher.

Sans rien en dire, je tiens quand même à préciser que c’est un roman qui traite du deuil, de la mort, dans ses aspects les plus crus, les plus violents aussi. Il s’agit d’une histoire que l’on pourrait lire dans les faits divers des journaux, tant l’autrice touche du doigt la folie humaine qui peut apparaître lorsque le cerveau est confronté aux épreuves les plus difficiles de la vie et qu’il n’arrive pas à supporter la réalité.

J’ai aimé l’humanité des mots de l’autrice, et comme dans son premier roman, son courage d’aller au bout de son sujet, quitte à bousculer, à choquer, à déranger le lecteur. Pour ma part, c’est aussi ce que j’aime en lisant, et j’y ai été sensible.

Ma note : ★★★★★☆
(16/20)