En 2016, j’ai découvert Adèle Bréau avec « La cour des grandes » que j’avais adoré. Plusieurs années et romans plus tard, c’est avec « L’heure des femmes » que je la retrouve une nouvelle fois, impatiente de me plonger dans ce titre ayant reçu le Prix Maison de la Presse 2023.
Résumé …
Paris, 1967. À l’aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices. En quelques semaines, c’est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de cœur ». Bientôt, à l’heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l’émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa sœur Suzanne, qui découvrent qu’elles aussi pourraient maîtriser leur destin. Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d’une société libérée par Mai 68 et les tourments qu’on lui livre, elle en est totalement bouleversée. Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d’un autre âge.
Mon avis …
Avec son sujet, j’étais quasiment déjà conquise avant même d’avoir ouvert la première page, mais la lecture l’a réellement confirmé. C’est un roman que j’ai dévoré, adoré, savouré. Adèle Bréau s’est inspirée de la vie de sa grand-mère, Menie Grégoire, pour écrire ce roman. Cette femme exceptionnelle qu’elle a longtemps regardée avec ses yeux d’enfant, sans vraiment comprendre tout ce qu’elle avait accompli, a eu une existence hors du commun. C’est à la radio qu’elle s’est notamment faite connaitre, grâce à son émission qui donnait la parole aux femmes et évoquait sans tabou la sexualité, le couple, l’avortement, et tant d’autres sujets qui concernent les femmes mais qui étaient toujours passés sous silence.
A une époque où la société était en pleine évolution, Menie va contribuer à faire bouger les choses et à tenter de donner aux femmes des clés pour prendre leur vie en main et cesser de la subir sur l’autel de leur vie de couple et de leur soumission à leur mari. Les personnages de ce roman sont donc évidemment toutes des femmes marquantes et inspirantes, chacune vivant ses propres combats et sacrifices. Leurs trajectoires de vie vont, grâce à Menie, se rencontrer, et nous offrir ainsi une magnifique histoire de sororité.
Ce roman remplit toutes ses promesses. Il est d’autant plus émouvant de réaliser que c’est un hommage d’Adèle Bréau à sa grand-mère, et ne peut que donner envie à chacun de nous d’interroger nos propres grands-parents, quand nous avons encore la chance de les avoir, pour qu’ils nous racontent les époques qu’ils ont traversées, leurs expériences, leurs souffrances et leurs bonheurs. Je n’oublierai pas Menie, et je suis si heureuse de la connaitre désormais, grâce à ce roman qui est autant une plongée dans l’intime qu’un témoignage historique nécessaire.
Ma note : ★★★★★★
(19/20)

Il me tente beaucoup
Il me tente beaucoup, par les premières lignes il m’a fait penser Au bonheur, la chance d’Aurélie Valognes
Livre très bien documenté que toutes les les femmes jeunes et moins jeunes devraient lire pour prendre conscience que l égalité des droits acquis dans une société patriarcale est très récente, mais que de nombreux sujets les concernant sont des sujets cuisants de notre quotidien.
La parole, l engagement et le courage de beaucoup de femmes font avancer la société et surtout la loi.
L ‘exemple de ces derniers mois est celui de Gisèle Pelicot.
Je le note pour ma liste!