Après un mois d’août très chargé en parutions à l’occasion de la rentrée littéraire, le mois de septembre se révèle bien souvent être également une période très fournie de pépites littéraires ! Voici les titres que j’ai repérés et qui me tentent beaucoup.
04 septembre 2019 : Les cent puits de Salaga, de Ayesha Harruna Attah (Gaïa)
Elles ont le nom de reines guerrières, et tout semble les opposer. Aminah a quinze ans, guette les caravanes de marchands dans la région de Gonja, vend un peu de nourriture. Bientôt, un raid de cavaliers fait d’elle une captive. Wurche est une princesse, fille têtue du chef de Salaga, la ville aux cent puits, haut lieu du commerce d’esclaves. Elle a l’âge d’être bientôt mariée, alors qu’elle ne rêve que de pouvoir, en ces temps d’alliances et de conflits entre chefs de tribus, avec les Ashantis de la forêt voisine, avec les Allemands, les Anglais, les Français. Et il y a Moro, l’homme à la peau si noire qu’elle est bleue. Il vit de la vente d’esclaves mais croit à la destinée, et cède à la beauté.
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04 septembre 2019 : Un autre tambour, de William Melvin Kelley (Delcourt Littérature)
Du jour au lendemain, les résidents noirs d’une petite ville imaginaire d’un Etat du Sud désertent, à la suite de l’acte de protestation d’un jeune fermier, descendant d’esclave. Juin 1957. Sutton, petite ville tranquille d’un état imaginaire entre le Mississippi et l’Alabama. Un après-midi, Tucker Caliban, un jeune fermier noir, recouvre de sel son champ, abat sa vache et son cheval, met le feu à sa maison, et quitte la ville. Le jour suivant, toute la population noire de Sutton déserte la ville à son tour. Quel sens donner à cet exode spontané ? Quelles conséquences pour la ville, soudain vidée d’un tiers de ses habitants ? L’histoire est racontée par ceux qui restent : les Blancs. Des enfants, hommes et femmes, libéraux ou conservateurs, bigots ou sympathisants. En multipliant et décalant les points de vue, Kelley pose de façon inédite (et incroyablement gonflée pour l’époque) la « question raciale » .
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04 septembre 2019 : Marie Curie, de Alice Milani (Cambourakis) – BD
Première femme à s’être vu décerner un prix Nobel et seule personne à en avoir obtenu deux dans des sciences différentes, la physique et la chimie, Marie Curie s’est distinguée comme véritable pionnière de la place des femmes dans le monde scientifique. Une trajectoire pourtant loin d’être évidente au départ : depuis sa Pologne natale, encore sous emprise soviétique, jusqu’à la France où elle est arrivée à l’âge de 24 ans pour suivre des études de physique-chimie et a rencontré Pierre Curie.
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04 septembre 2019 : J’avais une île, de Lorenzo Pieri (Préludes)
Une île minuscule, au large de la Toscane. C’est là que naissent Caterina et Teresa, deux sœurs, dans les années soixante-dix. Dans cette famille insulaire, les caractères sont bien trempés, à commencer par Elena, leur mère, que l’on surnomme « La Rouge » pour sa chevelure flamboyante, mais surtout pour ses idées politiques. Vittorio, leur père, éternel Hédoniste, mène son existence comme bon lui semble, tandis que Nonnalina, leur grand-mère, traverse la vie avec une force résignée, héritage de la guerre qui a bouleversé son passé. Différentes mais complémentaires, Caterina, l’aînée, subjugue et domine Teresa, qui, pour trouver sa place, devra apprendre à se détacher de sa terre comme de sa famille. Lorsque arrive l’âge adulte, et le temps des décisions, saura-t-elle apprivoiser la nostalgie de son enfance pour se construire un avenir ?
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04 septembre 2019 : Embrasements, de Kamila Shamsie (Actes Sud)
Isma quitte Londres pour les États-Unis afin de reprendre ses études de sociologie, interrompues à la mort de sa mère. C’est à elle qu’avait alors incombé la charge de ses frère et sœur jumeaux, plus jeunes, Aneeka et Parvaiz. Aujourd’hui, l’une poursuit son cursus en droit, l’autre vient de rejoindre les rangs de l’État islamique. Il ravive ainsi un traumatisme familial puisque, des années auparavant, leur père les a abandonnés pour le djihad. Lorsque Isma rencontre Eamonn, jeune Britannique issu d’une tout autre frange de l’immigration pakistanaise, le destin de leurs deux familles s’entrechoque et s’embrase.
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05 septembre 2019 : Miss Islande, de Audur Ava Olafsdottir (Zulma)
slande, 1963 – cent quatre-vingt mille habitants à peine, un prix Nobel de littérature, une base américaine, deux avions transatlantiques, voilà pour le décor. Hekla, vingt et un ans, emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d’accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu’à la capitale, on lui conseille de tenter sa chance à l’élection de Miss Islande au lieu de perdre son temps à noircir du papier. Entre deux petits boulots, Hekla se réfugie chez Ísey, amie d’enfance convertie en mère de famille par un amour de vacances. Ou auprès de Jón John, fils illégitime d’un soldat américain qui rêve de quitter son île pour vivre de stylisme et de l’amour d’un autre homme…
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05 septembre 2019 : Un livre de martyrs américains, de Joyce Carol Oates (Philippe Rey)
2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d’une petite ville de l’Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l’un des « médecins avorteurs » du centre. De façon éblouissante, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier. Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l’accident qui a causé la mort d’une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer. Dans un camp comme dans l’autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d’Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l’avortement. En particulier les filles des deux hommes, Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, obsédées par la mémoire de leurs pères.
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05 septembre 2019 : La vie en chantier, de Pete Fromm (Gallmeister)
Marnie et Taz ont tout pour être heureux. Jeunes et énergiques, ils s’aiment, rient et travaillent ensemble. Lorsque Marnie apprend qu’elle est enceinte, leur vie s’en trouve bouleversée, mais le couple est prêt à relever le défi. Avec leurs modestes moyens, ils commencent à retaper leur petite maison de Missoula, dans le Montana, et l’avenir prend des contours plus précis. Mais lorsque Marnie meurt en couches, Taz se retrouve seul face à un deuil impensable, avec sa fille nouvellement née sur les bras. Il plonge alors tête la première dans le monde inconnu et étrange de la paternité, un monde de responsabilités et d’insomnies, de doutes et de joies inattendus.
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05 septembre 2019 : Girl, de Edna O’Brien (Sabine Wespieser)
Girl est un roman sidérant, qui se lit d’un souffle et laisse pantois. Écrivant à la première personne, Edna O’Brien se met littéralement dans la peau d’une adolescente enlevée par Boko Haram. Depuis l’irruption d’hommes en armes dans l’enceinte de l’école, on vit avec elle son rapt, en compagnie de ses camarades de classe ; la traversée de la jungle en camion, sans autre échappatoire que la mort pour qui veut tenter de sauter à terre ; l’arrivée dans le camp, avec obligation de revêtir uniforme et hijab. La faim, la terreur, le désarroi et la perte des repères sont le lot quotidien de ces très jeunes filles qui, face aux imprécations de leurs ravisseurs, finissent par oublier jusqu’au son de leurs propres prières. Mais le plus difficile commence quand la protagoniste de ce monologue halluciné parvient à s’évader, avec l’enfant qu’elle a eu d’un de ses bourreaux. Après des jours de marche, un parcours administratif harassant lors de son arrivée en ville, celle qui a enfin pu rejoindre son village et les siens se retrouve en butte à leur suspicion – et à l’hostilité de sa propre mère. Victime, elle est devenue coupable d’avoir introduit dans leur descendance un être au sang souillé par celui de l’ennemi. Écrit dans l’urgence et la fièvre, Girl bouleverse par son rythme et sa fureur à dire, une fois encore, le destin des femmes bafouées. Dans son obstination à survivre et son inaltérable confiance en la possible rédemption du coeur humain, l’héroïne de ce très grand roman s’inscrit dans la lignée des figures féminines nourries par l’expérience de la jeune Edna O’Brien, mise au ban de son pays alors qu’elle avait à peine trente ans. Devenue un des plus grands écrivains de ce siècle, elle nous offre un livre d’une sombre splendeur avec, malgré tout, au bout du tunnel, la tendresse et la beauté pour viatiques.
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11 septembre 2019 : Les sept maris d’Evelyn Hugo, de Taylor Jenkis Reid (Milady)
À l’aube de ses quatre-vingts ans, Evelyn Hugo, légende du cinéma, est enfin prête à dire la vérité sur sa vie aussi glamour que scandaleuse. Mais quand cette actrice, vieillissante et solitaire, décrète qu’elle fera ces révélations à Monique Grant, journaliste pour un obscur magazine, personne ne comprend son choix. La journaliste décide de saisir cette occasion pour lancer sa carrière. Elle écoute avec fascination l’histoire de cette actrice mariée sept fois. Une histoire d’ambition, d’amitié et d’amour défendu. À mesure qu’elle recueille les confidences d’Evelyn, la journaliste comprend que leurs destins sont étroitement liés…
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11 septembre 2019 : Nos lendemains retrouvés, de Alan Hlad (Milady)
Septembre 1940, alors que les bombes allemandes pleuvent sur la Grande-Bretagne, Susan trouve du réconfort en élevant des pigeons voyageurs et auprès de Duchesse, son pigeon préféré. De son côté, Ollie Evans, un jeune pilote américain, décide de rejoindre la Royal Air Force et découvre le National Pigeon Service, où il rencontre Susan. Tous deux se consacrent à la mission qui doit envoyer des centaines de pigeons en France afin d’espionner les Allemands. Susan et Ollie se lient d’amitié mais doivent rapidement se séparer. Le jour où l’avion d’Ollie franchit les lignes ennemies, ils savent qu’ils ne se reverront probablement jamais. Mais Duchesse leur permettra d’échanger des lettres et leur prouvera ainsi qu’il ne faut jamais perdre espoir.
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11 septembre 2019 : Moon Brothers, de Sarah Crossan (Rageot)
Joe Moon a dix-sept ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas. Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d’un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche. Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul. Mais voilà qu’un nouvel avocat reprend la défense du condamné… et il a l’air d’y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?
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11 septembre 2019 : La vie à portée de main, de Katherine Center (Milady)
« Chère Libby, je me rends compte que ça fait deux longues années – bon sang ! – que tes enfants et toi vivez chez ta mère. Je t’écris pour savoir si tu veux que je vienne à ton secours. » Depuis la mort de son mari, Libby vit chez sa mère, une femme autoritaire qui passe son temps à critiquer tout ce qui l’entoure. Quand elle reçoit la lettre de sa tante Jean, Libby entrevoit enfin une issue de secours : un boulot et un toit dans une ferme au fin fond du Texas. Elle saute sur l’occasion et prend la route avec ses deux enfants, dans son minivan plein à craquer. Ce qu’elle découvre sur place dépasse toutes ses espérances. Bien sûr, il y a la joie simple de vivre à la campagne, mais il y a aussi un fermier bourru, sans doute agréable à regarder sous son épaisse barbe, et sa tante excentrique, persuadée de pouvoir dialoguer avec l’au-delà, qui lui réserve bien des surprises. Libby a peut-être enfin trouvé la vie à laquelle elle aspirait depuis toujours.
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11 septembre 2019 : La stratégie du hérisson, de Jane O’Connor (Milady)
Sylvia Penton vit une existence ordinaire, tournée vers son travail dans une université locale. Le week-end, elle aide dans un sanctuaire pour hérissons, un havre de paix qui lui permet d’échapper quelques heures à une soeur qu’elle aime plus que tout, mais dont les tentatives pour lui trouver un petit ami sont étouffantes. Sylvia cache en fait un secret : elle est amoureuse de son patron, le professeur Lomax, depuis des années et attend patiemment qu’il quitte sa femme. Mais lorsqu’une brillante étudiante attire l’attention du professeur, Sylvia voit ses rêves s’envoler et doit prendre des mesures drastiques. Elle a peut-être vécu toute sa vie comme une somnambule, mais les choses sont sur le point de changer, car il est grand temps de sortir de l’hibernation…
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11 septembre 2019 : F20, de Anna Kozlova (Stéphane Marsan)
Youlia est en apparence une jeune fille banale, comme on en rencontre des milliers dans les banlieues dortoirs des grandes villes, pourtant sa famille s’avère pour le moins dysfonctionnelle, entre un père riche mais colérique, qui manque de brûler vives sa femme et sa fille quand il découvre l’infidélité de la première, une mère dépressive et irresponsable qui laisse ses filles livrées à elles-mêmes, et une soeur, Anioutik qui, très jeune, reçoit le diagnostic de F 20, soit celui de schizophrénie. Avertie par le comportement de sa soeur, Youlia pose bientôt un diagnostic similaire sur elle-même, mais parvient plus ou moins à le masquer à son entourage en puisant allègrement dans les réserves médicamenteuses d’Anioutik. Alternant entre des phases d’apathie, de manie, assaillie régulièrement par des voix qui tantôt la rudoient, tantôt la conseillent, mais toujours l’angoissent, Youlia parvient tant bien que mal à grandir, avec la volonté farouche de goûter comme tout le monde aux plaisirs de l’existence, malgré le mal qui la ronge.
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12 septembre 2019 : Les prisonniers de la liberté, de Luca di Fulvio (Slatkine & Co)
1913, un paquebot quitte l’Europe. A son bord, trois jeunes en quête d’une seconde chance. Rosetta, jeune femme indépendante et rebelle, fuit son village italien. A la mort de ses parents, harcelée et violentée par la pègre, ayant perdu son honneur, elle n’a eu d’autre choix que d’abandonner la ferme familiale. Rocco, fier et fougueux jeune homme, laisse derrière lui sa Sicile natale. Il cherche à échapper à la Mafia locale, à laquelle il a refusé de se soumettre. Raquel, petite juive russe, a vu toute sa famille décimée dans un pogrom. Elle n’emporte avec elle que le souvenir de l’amour que lui portaient ses parents. Le nouveau monde les réunira.
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19 septembre 2019 : La passagère du Saint-Louis, de Armando Lucas Correa (Presses de la Cité)
Berlin, 1939. Avant que l’Europe plonge dans le chaos, Hannah Rosenthal, douze ans, avait une vie de rêve. A présent, après avoir vu de menaçants drapeaux envahir les rues et assisté à la longue descente aux enfers des siens, elle erre en ville en compagnie de son ami Leo. Survivant tant bien que mal, les deux adolescents et leurs familles cherchent à quitter le Reich par tous les moyens. L’espoir renaît bientôt sous la forme du Saint-Louis, un paquebot transatlantique faisant route vers Cuba, sur lequel ils embarquent, avec de nombreux autres juifs. Mais, au fil de la traversée, les portes se ferment les unes après les autres au nez des exilés, et Hannah comprend que le navire auquel ils doivent leur salut pourrait bien les conduire à leur perte… New York, 2014. Le jour de son douzième anniversaire, Anna Rosen reçoit un paquet en provenance de Cuba, dont le contenu la pousse à se rendre à La Havane… Inspirée de faits réels et entrelaçant deux époques, La Passagère du Saint-Louis met en lumière une terrible odyssée, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Et puisque l’Histoire ne cesse de se répéter, l’auteur nous offre une ode poignante et nécessaire à la liberté et à la solidarité.
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Certaines de ces parutions vous tentent-elles ?
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Que de belles parutions… je suis plongée dans La Vie en chantier, c’est très émouvant
Pourquoi pas Miss Islande^^ à voir si je tente.
La passagère du Saint-Louis, de Armando Lucas Correa et tous les MIlady me tentent mais ma liste de septembre est déjà pas mal remplie par la rentrée littéraire et ses romans sur la guerre (merci les sites d’occasion qui me permettent d’économiser un peu).
Les 2 ouvrages relatant la période de la seconde guerre mondiale. Mille mercis pour le partage et bien le bonjour d’Alsace ^-^
Toutes ! Surtout « Miss Islande ».
Je me suis noté quelques titres ^^ Mais celui que je suis absolument sure de lire est « Les cent puits de Salaga » !! J’ai eu un coup de coeur, à la fois pour le résumé et pour la couverture
Je ne peux que te conseiller Embrasements, véritable coup de cœur pour ma part… critique ici pour te donner envie ! https://pamolico.wordpress.com/2019/09/11/antigone-dans-le-feu-du-djihad-embrasements-kamila-shamsie/ 😉