Parmi les parutions pour ados de ces derniers mois, Le Ruban Rouge fait partie de ceux qui me tentaient le plus. Je tiens à remercier les éditions Pocket Jeunesse de me l’avoir envoyé.
Résumé …
Nous quatre : Lily, Marta, Carla et moi. Dans une autre vie, nous aurions pu être amies. Mais nous sommes à Birchwood. Ella, 14 ans, a toujours adoré la couture, une passion qu’elle tient de sa grand-mère. Et c’est donc tout naturellement qu’elle devient couturière. Cependant son atelier n’est pas un atelier ordinaire et ses clients ne sont des clients ordinaires : la jeune fille est prisonnière du camp de Birchwood ( Birkenau), où elle s’occupe de confectionner les vêtements des officiers. Dans ce quotidien infâme, c’est la couture qui permet à Ella et Lily, la repasseuse, de garder une lueur d’espoir.
Mon avis …
Ce roman s’inspire de faits historiques réels, tout en inventant complètement l’histoire racontée et les personnages. Il rend un hommage aux femmes ayant été couturières dans le camp d’Auschwitz, confectionnant des vêtements pour les femmes Gardes et les épouses des Officiers. Un aspect de l’Histoire sur lequel je n’avais jusqu’alors jamais lu, alors même que j’ai beaucoup lu sur cette période. La couture est véritablement au coeur de ce roman, on la sent à travers les pages : les tissus se froisser, les ciseaux les découper, la création naître. C’est une ode à la confection de vêtements, autant qu’une dénonciation de ce qu’a été la déportation dans les camps de concentration, dans tous ses aspects. Et le mélange est une réussite, à travers les yeux d’une adolescente déterminée et passionnée, prête à tout pour sortir de cet enfer et vivre de son art.
Pour Ella, la mode est plus qu’un accessoire ou qu’une futilité. C’est une façon de montrer au monde ce que nous sommes ou ce que nous rêvons de devenir. C’est ce que l’on renvoie de nous-même. Et de cela, elle est encore plus convaincue depuis sa déportation. Depuis que ses vêtements, sous-vêtements et cheveux lui ont été enlevés. Car lorsque l’on ne les a plus, on se rend alors compte de leur importance, de ce qu’ils représentent. Du fait que, sans eux, nous sommes nus et fragiles, sans protection. Alors quand l’opportunité lui est donnée d’occuper ce poste de couturière, c’est pour elle une occasion de se réfugier dans sa passion, et de survivre tout simplement. Alors qu’elle est prisonnière dans un véritable enfer, elle se réfugie dans les plus belles robes naissant dans son esprit, pour s’évader à sa façon et se procurer un peu de rêve, dans toute cette noirceur.
Dans cet environnement si difficile, Ella va rencontrer Lily qui partage avec les autres « Rayés » toutes les histoires qui peuplent son imagination. Elle les fait voyager, leur permet de s’évader et raconte à la façon d’une conteuse les histoires les plus merveilleuses. A la manière de Ruta Sepetys avec « Le sel de nos larmes », Lucy Adlington raconte avec une grande justesse des personnages profondément bons ou mauvais, dans toute la complexité de l’être humain. Ainsi, on croise à Birchwood des personnes que l’on peut penser aimer et qui s’avèrent être en réalité prêts à tout pour survivre. On y croise aussi des âmes dont la bonté dépasse l’entendement. C’est le jeu de ce lieu si terrible.
Je n’ai, contrairement à ce que je croyais avant de commencer ce livre, pas été bouleversée ou spécialement marquée par son contenu. J’ai senti qu’il visait un public jeunesse et le roman m’est apparu comme un peu trop simple dans son déroulement, manquant bien souvent de profondeur dans les événements et sujets traités. Concernant la fin, elle m’est également apparue assez peu crédible, ce que j’ai regretté. Cela restera quand même une lecture que j’ai appréciée et que je conseillerai sans problème aux personnes intéressées par la vie en camp de concentration. A la fin de son roman, l’auteur explique toutefois que cet ouvrage n’est pas seulement fictif mais s’inspire fortement du fonctionnement d’Auschwitz et de ce qu’ont vécu les personnes déportées. Au niveau de l’atelier de couture, elle s’est en effet inspirée de faits historiques également et je trouve très intéressant qu’elle se soit penchée sur cet aspect-là du camp de concentration. C’est un détail sans doute, mais extrêmement représentatif de ce qu’a pu être la vie de certaines personnes. C’est donc pour moi un véritable intérêt de ce roman, d’avoir mis en lumière cet aspect méconnu de l’Holocauste. J’ai également été touchée par les derniers mots de l’auteur, par l’importance qu’elle énonce de contrer la haine pour plus de bonté et pour de plus jamais parler de “eux” et “nous”.
Pour résumer …
Une mise en lumière d’un aspect souvent méconnu du camp d’Auschwitz et des couturières qui étaient « recrutées » parmi les détenues. Un roman jeunesse que j’ai dévoré, même si le contenu est resté un peu trop simple à mon goût.
Ma note : ★★★★★☆
(15/20)
Il est dans ma PAL depuis quelques mois maintenant et il me tente énormément ! J’adore les romans sur la Seconde Guerre Mondiale, alors j’espère aimer celui-ci aussi !
Il me tente beaucoup, j’en ai lu beaucoup de bien. Va falloir que je m’y plonge à l’occasion ! 🙂
Depuis sa sortie, j’aimerai beaucoup découvrir ce roman même si vu ton article, j’ai peur d’être un peu déçue. Je crains d’avoir trop d’attentes…
J’hésite à me le procurer, merci pour ton avis !