Ce livre était sans aucun doute l’une de mes plus grosses attentes de la rentrée littéraire puisque je l’avais repéré en VO (« A place for us ») et que j’étais ravie qu’il soit déjà traduit en français. Il est en librairie depuis le 16 août et je remercie les éditions Calmann-Lévy de me l’avoir envoyé très tôt pour me permettre de le lire cet été.
Résumé …
Hadia, Huda et leur petit frère Amar ont grandi sous le même toit californien, tiraillés entre rêve américain et traditions chiites de leurs parents nés en Inde. Le mariage d’Hadia est l’occasion pour les deux soeurs de revoir Amar, disparu depuis trois ans. Grâce à l’exploration de leurs souvenirs d’enfance, parfois tendres, souvent douloureux, se dessine une fresque familiale bouleversante où chaque enfant se joue des interdits pour tenter de grandir librement dans son corps, et dans son coeur.
Mon avis …
Il y a une certitude, c’est que cette lecture n’a pas été aussi fluide que ce que j’attendais. Mon intérêt avait du mal à être conservé au fil des pages et j’ai bien souvent pensé à le mettre de côté. Non pas à l’abandonner définitivement, mais à le reprendre plus tard, persuadée que ce n’était pas le moment. Car il y avait quelque chose dans cette lecture qui me faisait rester accrochée. Qui me faisait penser qu’il fallait vraiment que je persévère et que je ne le regretterai pas. C’est parfois difficile de continuer une lecture quand on s’ennuie, mais on perçoit parfois quelque chose, des détails dans l’histoire et dans l’écriture, qui nous imposent de continuer. C’est ce qu’il s’est produit avec ce roman que je n’ai donc pas abandonné, et que j’ai décidé de lire jusqu’à la fin.
Je dirais, pour caractériser au mieux ce livre, qu’il s’agit d’un roman d’ambiance. Il ne s’y passe pas grand chose, mais on s’imprègne des personnages et de leurs vies. Certains passages m’intéressaient beaucoup, d’autres un peu moins. Je crois que ce qui m’a le plus perturbée, c’est cette confusion entre les époques. D’un paragraphe à l’autre, on change de période temporelle, et on alterne les points de vue en découvrant les personnages à différents âges de leurs vies. Cela est fait en permanence par l’auteur, et je crois que cela m’a empêchée d’être captivée par ce livre, en m’encourageant au contraire à décrocher bien souvent. Il a donc fallu que je persévère car j’aimais beaucoup l’histoire, et j’avais très envie de continuer à suivre les personnages de ce roman.
Il s’agit avant tout d’un roman familial, d’une famille indienne vivant aux Etats-Unis. Les trois enfants grandissent au milieu de traditions bien présentes, d’une religion respectée et de parents assez fermes dans leur éducation. Pourtant, chacun grandit avec ses propres rêves et ses propres désirs, qui sont parfois en contradiction avec ce qu’on leur inculque. C’est notamment le cas de Hadia qui, depuis toujours, souhaite se construire son propre avenir, étudier, éviter d’être mariée jeune, et considère le voile comme une entrave à sa liberté. Elle est l’image même de ces personnes qui remettent en question les traditions familiales, et elle représente ce mélange de cultures propre aux enfants partagés entre la culture de leurs parents et celle de leur pays d’accueil. Elle rêve plus grand, tout comme son frère Amar, amoureux d’une jeune fille qui risque d’être promise à un mariage arrangé.
Sur plusieurs années, nous suivons ces trois enfants et leurs parents. D’abord petits, puis adultes. Obéissants puis rebelles. Les choix de leurs parents et ce qu’ils leur imposent vont conditionner ce qu’ils deviendront adultes, et il me semble très important que chaque parent réalise cela. Parce que cela peut détruire une vie, détruire des rêves et rendre une existence malheureuse, alors qu’elle aurait pu être si belle. Je crois que ce roman est en réalité universel, et c’est cela qui m’a touchée. Cela qui m’a donné envie de continuer, et je ne le regrette pas. Ce n’est pas vraiment un roman à rebondissements, mais s’imprégner de son contenu, c’est aussi mieux comprendre l’être humain et le poids de la culture et des traditions. Je regrette quand même d’avoir été si peu captivée, alors même qu’il contient tellement de sujets qui m’intéressent et me touchent. L’écriture instaure trop de distance avec l’histoire, et j’ai senti le rythme vraiment long et la construction confuse, ce qui ne m’a pas permis de rester toujours captivée par l’histoire, et qui m’a bien souvent imposé de sauter quelques lignes.
Pour résumer …
Comment devenir adulte en s’émancipant de l’éducation que l’on a reçue ? Entre regrets et souvenirs, ce roman aborde le sujet de la famille et du poids des traditions. Ce livre avait tout pour me plaire, ses sujets me touchaient profondément, mais la distance de l’écriture et la lenteur du récit m’ont empêchée d’apprécier vraiment ce roman que j’ai trouvé très long à lire.
Ma note : ★★★☆☆☆
(11/20)
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Oh… je suis désolée d’apprendre que tu n’as pas vraiment aimé. C’est un livre que j’ai vraiment hâte de lire, je verrais bien si j’ai le même avis que toi ou non! 🙂
Je l’ai malgré tout bien aimé, mais il est vrai que la sensibilité extrême du style de l’autrice et son envie de tout bien détailler (voire répéter …) rendent l’ensemble assez long !