Comme chaque année, je prends plaisir à repérer les parutions de la rentrée littéraire et à effectuer une petite sélection de celles qui me tentent le plus. Découvrez aujourd’hui les livres qui sortiront au mois d’août et que j’ai notés précieusement.
15 août 2018 : Blackkklansman : le noir qui infiltra le Ku Klux Klan, de Ron Stallworth (Autrement)
En 1978, Ron Stallworth, premier agent noir de la police de Colorado Springs, infiltre la branche locale du KKK en se faisant passer pour un suprémaciste blanc au téléphone et en envoyant un de ses collègues blancs assister à sa place aux réunions du Ku Klux Klan. Il raconte comment, durant ces sept mois passés sous couverture, il a réussi à déjouer les plans des suprémacistes et à saboter plusieurs expéditions punitives. Et même à faire partie des proches de David Duke, le Grand Wizard de la congrégation…
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16 août 2018 : Nos vies en mille morceaux, de Hayley Long (Gallimard Jeunesse)
Comment reprendre goût à la vie quand on a tout perdu? Le cheminement de deux frères renversant, chaleureux et tout en finesse Le monde de Griff et Dylan, 13 et 15 ans s’écroule à la fin de l’étét, quand un accident de voiture les laisse orphelins.Installés à New-York depuis peu ils sont d’abord recueillis par Blessing, collègue bienveillante de leurs parents. Puis à l’autre bout du monde, dans une petite ville du pays de Galles, chez un oncle et une tante qu’ils ne connaissent pas. Dylan veille sur son petit frère comme sur la prunelle de ses yeux, tandis que Griff sort de son isolement grâce à l’affection de son entourage et aux amitiés qu’il commence à nouer. Dylan, de son côté, trouvera-t-il le paix intérieure?
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16 août 2018 : 600 heures dans la vie extraordinaire d’Edward Stanton, de Craig Lancaster (Milady)
Edward Stanton, trente-neuf ans, vit seul dans une petite ville tranquille du Montana. Atteint du syndrome d’Asperger et de trouble obsessionnel compulsif, il suit une routine méticuleusement établie : tous les matins, il note l’heure à laquelle il se réveille (7 h 38), refuse de commencer sa séance de thérapie avant l’heure exacte du rendez-vous (10 heures) et, le soir (à 22 heures), il regarde un épisode de Dragnet, série policière des années soixante. Lorsqu’une mère et son fils de neuf ans emménagent en face de chez lui, le quotidien bien réglé d’Edward est bouleversé. En l’espace de 600 heures, il s’ouvre à ses nouveaux voisins et tente de se réconcilier avec son père. Découvrant les joies et les peines de l’amitié, Edward devra décider : est-il prêt à quitter sa vie solitaire pour embrasser le monde ?
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16 août 2018 : Tenir jusqu’à l’aube, de Carole Fives (Gallimard)
« Et l’enfant ? Il dort, il dort. Que peut-il faire d’autre ? » Une jeune mère célibataire s’occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l’étouffement, la mère s’autorise à fuguer certaines nuits. A quelques mètres de l’appartement d’abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d’un semblant de légèreté. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore.
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16 août 2018 : Swing Time, de Zadie Smith (Gallimard)
Deux petites filles métisses d’un quartier populaire de Londres se rencontrent lors d’un cours de danse. Entre deux entrechats, une relation fusionnelle se noue entre elles. Devant les pas virtuoses de Fred Astaire et de Jeni LeGon sur leur magnétoscope, elles se rêvent danseuses. Tracey est la plus douée, la plus audacieuse mais aussi la plus excessive. Alors qu’elle intègre une école de danse, la narratrice, elle, poursuit une scolarité classique au lycée puis à l’université, et toutes deux se perdent de vue. La plus sage devient l’assistante personnelle d’Aimee, une chanteuse mondialement célèbre. Elle parcourt le monde, passe une partie de l’année à New York et participe au projet philanthropique d’Aimee : la construction d’une école pour filles dans un village d’Afrique. Pendant ce temps, la carrière de Tracey démarre, puis stagne, tandis que progresse son instabilité psychologique. Après une série d’événements choquants, les deux amies se retrouveront pour un dernier pas de danse.
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16 août 2018 : L’insaisissable logique de ma vie, de Benjamin Alire Saenz (Pocket Jeunesse)
Sal mène une vie paisible et sans histoires, dans une famille moitié mexicaine, moitié américaine. Mais tout bascule le jour de sa rentrée en terminale. Pour défendre l’honneur de son père adoptif, il sort les poings et frappe. Surprise, colère, satisfaction, culpabilité se bousculent dans la tête du jeune homme, qui se met à douter de tout, même de sa propre identité. Alors, avec l’aide de Sam, sa meilleure amie, et de son père, Sal va tenter de comprendre l’insaisissable logique de sa vie.
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16 août 2018 : Cette maison est la tienne, de Fatima Farheen Mirza (Calmann-Lévy)
Avant-hier soir, elle n’avait encore jamais entendu parler de ces taches qui s’amoncellent comme la poussière sur le coeur. Et si ne pas porter le foulard valait une tache, est-ce qu’une nouvelle se formerait chaque fois qu’elle déciderait de rester tête nue ? Hadia, Huda et leur petit frère Amar ont grandi sous le même toit californien, tiraillés entre rêve américain et traditions chiites de leurs parents nés en Inde. Le mariage d’Hadia est l’occasion pour les deux soeurs de revoir Amar, disparu depuis trois ans.
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16 août 2018 : Les enfants de coeur, de Heather O’Neill (Seuil)
Montréal, hiver 1914. Recueillis et élevés par les revêches bonnes sœurs d’un hôpital-orphelinat, Rose et Pierrot sont deux enfants pas comme les autres. Lui se révèle un pianiste prodige ; elle sait comme personne illuminer le visage des enfants tristes par ses pantomimes. Ils tombent bientôt amoureux, et se mettent à rêver ensemble d’un avenir lumineux, sous le chapiteau du cirque le plus spectaculaire que le monde ait jamais connu. Mais l’adolescence les sépare et, tandis que s’avancent les ombres de la Grande Dépression, voici nos fantasques tourtereaux repoussés aux marges sordides de la ville, dans la misère, la débauche et le crime. Armés toutefois d’une candeur et d’une insolence à toute épreuve devant la veulerie des hommes et la violence d’un monde qui semble avoir tout oublié des pouvoirs enchanteurs de l’imagination, Rose et Pierrot n’auront de cesse de braver les obstacles, et ne désespéreront jamais de se retrouver.
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16 août 2018 : Les heures rouges, de Leni Zumas (Presses de la Cité)
États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules, menacés., Dans un village, près de Salem, cinq femmes voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère. Ro, professeure célibataire, tente de concevoir un enfant et d’écrire la biographie d’une exploratrice islandaise du XIXe siècle. Susan, elle, est lasse de sa vie de mère au foyer, et regrette sa carrière d’avocate. Mattie, la meilleure élève de Ro souhaite devenir scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller dans une voiture… Et Gin, la guérisseuse au passé meurtri, à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie pour avoir aidé des femmes.
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16 août 2018 : Le Prince à la petite tasse, d’Emilie de Turckheim (Calmann-Lévy)
Un jour, j’ai dit : « Ils sont des milliers à dormir dehors. Quelqu’un pourrait habiter chez nous, peut-être ? » Et Fabrice a dit : « Oui, il faudra juste acheter un lit. » Et notre fils Marius a dit : « Faudra apprendre sa langue avant qu’il arrive. » Et son petit frère Noé a ajouté : « Faudra surtout lui apprendre à joueraux cartes, parce qu’on adore jouer aux cartes, nous ! ». Pendant neuf mois, Émilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l’âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu’on avait égaré en chemin : l’espoir et la fraternité.
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16 août 2018 : Moonglow, de Michael Chabon (Robert Laffont)
En 1947, à la synagogue de Baltimore, un jeune vétéran de la guerre de 39-45 épouse une réfugiée française. Sur le bras, elle porte un tatouage de chiffres bleus. Fragile et fantasque, elle est hantée par des visions d’un cheval écorché qui semble symboliser pour elle toute l’horreur nazie. À l’opposé, le marié, maquettiste de fusées, fasciné par la conquête spatiale, mesure tout à l’aune de la raison. Mais il a participé à la libération du camp de concentration de Dora et il sait quel prix certains hommes ont payé les avancées scientifiques. Les terreurs, les fugues, les séjours en hôpital psychiatrique de son épouse tant aimée achèvent de bouleverser le socle de ses certitudes.
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22 août 2018 : Avec toutes mes sympathies, d’Olivia de Lamberterie (Stock)
Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.
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22 août 2018 : Le malheur du bas, d’Inès Bayard (Albin Michel)
Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.
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22 août 2018 : Confessions d’une cleptomane, de Florence Noiville (Stock)
Pour Valentine de Lestrange, voler c’est jouer. Mais c’est surtout une manie incurable, peut-être héréditaire, qui lui procure des frissons autrement plus excitants que la vie bourgeoise ordinaire dans l’ombre de son mari ministre. Cleptomane, le mot même la ravit… Jusqu’au jour où, presque sans le vouloir, elle subtilise l’objet de trop. Celui qu’elle n’aurait jamais dû voir et qui va changer le cours de sa vie.
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22 août 2018 : Balles perdues, de Jennifer Clement (Flammarion)
Sur le parking d’un camp de caravanes, en plein coeur de la Floride, Pearl vit à l’avant d’une Mercury avec sa mère Margot qui dort sur le siège arrière. Elles se sont créé un quotidien à deux, fait de chansons d’amour, de porcelaine de limoges, d’insecticide Raid et de lait en poudre. Outre ce lien fusionnel, l’adolescente peut aussi compter sur sa meilleure amie, Avril May, avec qui elle fume des cigarettes volées au bord d’une rivière pleine d’alligators, et sur les autres personnages excentriques des caravanes voisines. Mais cet équilibre fragile bascule à mesure que Pearl prend conscience du trafic d’armes qui s’organise autour d’elle, tandis que sa mère s’abîme dans sa liaison avec Eli, un mystérieux Texan au passé trouble qui prend peu à peu sa place dans la Mercury.
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22 août 2018 : Un gentleman à Moscou, de Amor Towles (Fayard)
Au début des années 1920, le comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impénitent, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, où le comte a ses habitudes, à quelques encablures du Kremlin. Acceptant joyeusement son sort, le comte Rostov hante les couloirs, salons feutrés, restaurants et salles de réception de l’hôtel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorée – officiant bientôt comme serveur au prestigieux restaurant Boyarski –, des diplomates étrangers de passage – dont le comte sait obtenir les confidences à force de charme, d’esprit, et de vodka –, une belle actrice inaccessible – ou presque –, et côtoie les nouveaux maîtres de la Russie. Mais, plus que toute autre, c’est sa rencontre avec Nina, une fillette de neuf ans, qui bouleverse le cours de sa vie bien réglée au Metropol. Trois décennies durant, le comte vit nombre d’aventures retranché derrière les grandes baies vitrées du Metropol, microcosme où se rejouent les bouleversements la Russie soviétique.
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22 août 2018 : La marcheuse, de Samar Yazbek (Stock)
Rima aime les livres, surtout Le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et… marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, souffre d’une étrange maladie : ses jambes fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu’elle se met à marcher elle ne peut plus s’arrêter. Un jour d’août 2013, alors qu’elle traverse Damas en bus, un soldat ouvre le feu à un check-point. Sa mère succombe sous les balles et Rima, blessée, est emmenée dans un hôpital pénitencier avant que son frère ne la conduise dans la zone assiégée de la Ghouta. Et c’est là, dans cet enfer sur terre, que Rima écrit son histoire. À travers la déambulation vive et poétique de cette adolescente singulière dans l’horreur de la guerre, Samar Yazbek continue son combat pour exposer aux yeux du monde la souffrance du peuple syrien.
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22 août 2018 : Brexit Romance, de Clémentine Beauvais (Sarbacane)
Juillet 2017. Marguerite Fiorel, 17 ans, jeune soprano française, se rend à Londres avec son professeur Pierre Kamenev, pour chanter dans Les noces de Figaro. Ils croisent Justine Dodgson, créatrice d’une start-up secrète nommée Brexit romance dont l’objectif est d’organiser des mariages blancs entre Français et Anglais, afin que ceux-ci obtiennent le passeport européen.
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22 août 2018 : Le Mars club, de Rachel Kushner (Stock)
Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Cette ancienne stripteaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l’homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer. Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine.
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22 août 2018 : Les fureurs invisibles du coeur, de John Boyne (JC Lattès)
Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ? Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux. Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
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22 août 2018 : Vivre ensemble, de Emilie Frèche (Stock)
« La première fois qu’ils se sont vus tous les quatre, le fils de Pierre n’a pas supporté un mot du fils de Déborah, ou peutêtre était-ce juste un rire, et, pris d’une rage folle, il s’est mis à hurler qu’il les détestait, que de toute façon elle ne serait jamais à son goût et Léo jamais son frère, puis il a attrapé un couteau de boucher aimanté à la crédence derrière lui et, le brandissant à leur visage, il a menacé de les tuer – cela faisait une heure à peine qu’il les connaissait. » Tout le monde ne parle que du vivre-ensemble mais, au fond, qui sait vraiment de quoi il retourne, sinon les familles recomposées ? Vivre ensemble, c’est se disputer un territoire.
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23 août 2018 : La tête sous l’eau, d’Olivier Adam (Collection R)
Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. » Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé.
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23 août 2018 : La somme de nos folies, de Shih-Li Kow (Zulma)
A Lubok Sayong, petite ville au nord de Kuala Lumpur, tout est indéniablement unique. Jusqu’à la topographie, une cuvette entre deux rivières et trois lacs, qui lui vaut chaque année une inondation et son lot d’histoires mémorables. Cette année-là, exceptionnelle entre toutes, l’impétueuse Beevi décide de rendre enfin la liberté à son poisson qui désespère dans un aquarium trop petit, d’adopter Mary Anne, débarquée sans crier gare de son orphelinat où toutes les filles s’appellent Mary quelque chose, et d’embaucher l’extravagante Miss Boonsidik pour l’aider à tenir la grande demeure à tourelles de feu son père, reconvertie en bed & breakfast… Le tout livré en alternance et avec force commentaires par la facétieuse Mary Anne et par Auyong, l’ami fidèle, vieux directeur chinois de la conserverie de litchis, qui coulerait des jours paisibles s’il ne devenait l’instigateur héroïque d’une gay pride locale.
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23 août 2018 : Magnifica, de Maria Rosaria Valentini (Denoël)
Années 50. Dans un petit village des Abruzzes. La jeune Ada Maria est la fille d’un couple sans amour. Son père, Aniceto, passe le plus clair de son temps avec Teresina, sa maîtresse, ou enfermé dans son atelier de taxidermiste. Eufrasia se contente d’être mère et de noyer sa fragilité dans les soins qu’elle apporte à ses enfants. Lorsqu’elle meurt prématurément, Teresina prend peu à peu sa place dans la maison. La jeune Ada Maria s’occupe alors de son frère en s’efforçant d’ignorer Teresina. C’est pourtant dans ce quotidien en dehors du temps, rythmé par la couleur des frondaisons, la succession des naissances et des deuils, que l’Histoire fait un jour irruption. Dans un bois avoisinant le village, Ada Maria aperçoit un jour une ombre. Il s’agit d’un homme, hagard, désorienté, il n’a jamais quitté la cabane où il s’est réfugié à la fin de la guerre. Il est allemand. Les deux êtres vont se rapprocher. De cet amour naîtra une petite fille aux yeux clairs et à la peau diaphane, Magnifica, changeant à tout jamais le destin tranquille auquel Ada Maria se croyait cantonnée.
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23 août 2018 : Sous les branches de l’Udala, de Chinelo Okparanta (Belfond)
Ijeoma a onze ans lorsque la guerre civile éclate au cœur de la jeune république du Nigeria. Son père est mort et sa mère, aussi abattue qu’impuissante, lui demande de partir quelques temps et d’aller vivre à Nweni, un village voisin. Hébergée par un professeur de grammaire et son épouse, Ijeoma rencontre Amina, une jeune orpheline. Et les fillettes tombent amoureuses. Tout simplement.Mais au Biafra, dans les années 1970, l’homosexualité est un crime. Commence alors le long et douloureux combat d’Ijeoma pour réussir à vivre ses désirs et, surtout, à comprendre qui elle est : il y aura la haine de soi, les efforts pour faire ce que l’on attend d’elle, et, enfin, la puissance des sentiments, envers et contre tous…
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29 août 2018 : Au loin, de Hernan Diaz (Delcourt Littérature)
Le jeune suédois Håkan Söderström débarque en Californie, seul et sans le sou. Il n’a qu’un but : retrouver son frère Linus à New York. Il va alors entreprendre la traversée du pays à pied — remontant à contre-courant le flot des migrants qui se ruent vers l’ouest. Les caravanes se succèdent et les embûches aussi. Trop souvent, la nature et les hommes essaieront de le tuer. Håkan croise ainsi la route de personnages truculents et souvent hostile : une tenancière de saloon, un naturaliste original, des fanatiques religieux, des arnaqueurs, des criminels, des Indiens, des hommes de lois… Håkan devient peu à peu un héros malgré lui, et sa légende de géant grandit, tandis que se joue à distance l’histoire de l’Amérique. Håkan n’a plus d’autres choix que de se réfugier loin des hommes, au cœur du désert, pour ne plus être étranger à lui-même et aux autres.
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29 août 2018 : La vraie vie, d’Adeline Dieudonné (L’Iconoclaste)
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs. Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
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29 août 2018 : Wild Side, de Michael Imperioli (Autrement)
À seize ans, Matthew n’a connu que le quartier du Queens à New York et une existence solitaire avec sa mère. À la faveur d’un héritage inattendu, une nouvelle vie s’offre à lui : Manhattan et ses avenues chics, la fascinante Veronica, ainsi qu’un voisin musicien qui l’embarque dans ses aventures, un certain Lou Reed… Matthew plonge avec eux dans un tourbillon d’amour, d’art, de liberté – au risque de se perdre.
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29 août 2018 : L’odyssée d’Hakim, tome 1 : De la Syrie à la Turquie, de Fabien Toulmé (Delcourt)
Hakim, jeune Syrien, raconte les circonstances qui l’ont conduit à quitter les siens pendant la guerre en Syrie et à chercher refuge en Turquie.
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29 août 2018 : Quand j’avais ton âge, de Katja Klengel (Casterman)
Lilli, la vingtaine, chante dans un groupe de rock et sort avec Johannes. Si elle doute de cette relation et galère à trouver un boulot sérieux, elle essaie toutefois de donner le change, surtout à sa grand-mère, Rosalie, qui vient de perdre son mari et qui a beaucoup de mal à surmonter son deuil. Petit à petit, les deux femmes se rapprochent, échangent sur leur expérience avec les hommes, tentent d’aller de l’avant malgré les difficultés quotidiennes, les peines et les trahisons. Malgré leur différence d’âge, elles vont réapprendre ensemble à faire confiance et à aimer.
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30 août 2018 : L’Ange de l’histoire, de Rabih Alameddine (Les Escales)
Le temps d’une nuit, dans la salle d’attente d’un hôpital psychiatrique, Jacob, poète d’origine yéménite, revient sur les événements qui ont marqué sa vie : son enfance dans un bordel égyptien, son adolescence sous l’égide d’un père fortuné, puis sa vie d’adulte homosexuel à San Francisco dans les années 1980, point culminant de l’épidémie du sida. Mais Jacob n’est pas seul : Satan et la Mort se livrent un duel et se disputent son âme, l’un le forçant à se remémorer son passé douloureux, l’autre le poussant à oublier et à renoncer à la vie.
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Certaines de ces parutions vous tentent-elles ?
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J’ai repéré aussi un gentleman à Moscou :p
J’ai lu Wild Side et il y a vraiment de quoi être tentée ! 😉
Sinon, Avec toutes mes sympathies, Les heures rouges, Tenir jusqu’à l’aube, La marcheuse et Brexit romance me tentent tous énormément !!! (ça va faire mal au porte monnaie…)
Quelle belle sélection! Tosu les titres ont l’air bien sympa. Ceux qui m’ont le plus titillées sont le témoignage du noir qui infiltre le Ku Klux Klan et Heures Rouges, qui a l’air d’avoir un petit goût de Srvante Ecarlate.
Bonne rentrée littéraire!
Je me suis notée « Jusqu’à l’aube » et sinon j’aime beaucoup le travail de Toulmé en BD
Contente de lire une nouvelle sélection, plusieurs me donne beaucoup envie 🙂
Il y en a beaucoup qui me tente, et dont j’attends la sortie avec impatience. Merci pour cet article, j’ai découvert plein de titres que je ne connaissais pas ! 🙂
Une nouvelle fois, la rentrée littéraire sera remplie de tentations, de quoi faire encore gonfler ma PAL. Beaucoup de jolis titres dans cette sélection qui me donnent très envie au regard du résumé: Tenir jussqu’à l’aube, La marcheuse, Les fureurs invisibles du cœur, La tête sous l’eau.
Il y en a pas mal qui m’intéressent dont Moonglow de Michael Chabon, 600 heures dans la vie extraordinaire d’Edward Stanton, Blackkklansman : le noir qui infiltré le Ku Klux Klan de Ron Stallworth.