Quand nous avons commandé cette BD à la médiathèque, j’ai eu envie de l’emprunter car je n’en avais pas entendu parler et ses illustrations m’attiraient. C’est également ma découverte de Marion Duclos, auteur de cette bande dessinée.
Résumé …
Ernesto est un grand-père pas très bavard. Il vit à Tours, mais son accent ne trompe pas : on sait bien qu’il vient de l’autre côté des Pyrénées. Le franquisme lui a volé sa jeunesse… Ernesto tait ses blessures. Et la vie file à toute allure.L’Espagne, les oranges grosses comme des melons, les melons doux comme du miel… Un matin, tout l’appelle. Et avec son vieux copain Thomas, le combattant pour la République prend la route.
Mon avis …
Ce qui me plaisait beaucoup, c’est de savoir que j’allais lire sur le franquisme, une période que je connais trop mal. J’avais hâte d’apprendre beaucoup par le biais d’Ernesto, un vieux monsieur qui a vécu la guerre et qui, depuis toutes ces années, vit dans ses souvenirs. Alors qu’il n’y est pas retourné depuis toutes ces années, Ernesto veut aller retrouver l’Espagne, son pays. Arrivé là-bas, il va pourtant réaliser que beaucoup ont oublié. Pour tourner la page et continuer à avancer. Cette nouvelle génération insouciante et euphorique le perturbe, comme une insulte face à sa propre histoire et à celles de toutes les victimes de la guerre.
En contraste avec la douleur qu’il ressent et les fêlures qu’il garde en lui, l’histoire d’Ernesto est pourtant illustrée avec des couleurs très pétillantes, extrêmement claires. C’est une lecture qui en est presque joyeuse par l’ambiance qui s’en dégage alors que le sujet traité est pourtant particulièrement sombre. J’ai vraiment eu une révélation pour les dessins que j’ai beaucoup aimés. Ils correspondent totalement à ce qui me plait en matière d’illustration et je suis tombée sous le charme.
Ce qui m’a beaucoup moins convaincue, c’est vraiment le traitement du sujet. Des dossiers documentaires apportent des informations historiques importantes pour mieux cerner le contexte et les enjeux de cette période de l’histoire. Pourtant, je n’ai pas adhéré à la façon dont l’histoire d’Ernesto est racontée. Je me suis complètement perdue dans la chronologie, dans les personnages, et j’ai eu la sensation de ne finalement pas retenir grand chose de tout cela.
Alors même que cette histoire a un énorme potentiel et qu’elle a pour vocation de se souvenir de cette période et d’encourager le devoir de mémoire, je n’ai pas été réceptive à ce que l’auteur a fait de l’histoire d’Ernesto. Un peu trop abstraite, un peu trop dispersée à mon sens. Il est touchant de suivre Ernesto dans ses souvenirs et dans ses blessures, mais j’attendais beaucoup plus de cette bande dessinée.
Pour résumer …
Une BD qui évoque le franquisme et le passé, et les blessures difficiles à cicatriser quand on a vécu la guerre. Les couleurs pétillantes et les illustrations m’ont beaucoup touchée mais le traitement du sujet m’a déçue. L’histoire est confuse et trop dispersée pour moi, je me suis perdue au fil de ma lecture et n’ai pas su saisir tout le potentiel historique de cette bande dessinée.
Ma note : ★★★☆☆☆
(11/20)
C’est vraiment dommage ! Le côté confus de la lecture ne me tente pas. Je sens que c’est un défaut que je n’aimerai pas. Pourtant le sujet m’intéresse aussi !