Comme chaque année, je vous propose une sélection des parutions de la rentrée littéraire qui ont attiré mon regard. Pour ce premier article, je vous parlerai des sorties du mois d’août. Beaucoup de tentations, une nouvelle fois !
17 août : Par le vent pleuré, de Ron Rash (Seuil)
Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d’ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s’appelait Ligeia, et personne n’avait plus entendu parler d’elle depuis un demi-siècle. 1967 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l’insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C’est l’époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d’un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d’une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin – avant de disparaître aussi subitement qu’elle était apparue. À son macabre retour, les deux frères vont devoir rendre des comptes au fantôme de leur passé, et à leur propre conscience, rejouant sur fond de paysages grandioses l’éternelle confrontation d’Abel et de Caïn.
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17 août : Une histoire des loups, d’Emily Fridlund (Gallmeister)
Une famille emménage de l’autre côté du lac, en face de chez Madeline, une adolescente un peu sauvage. Alors que le père travaille beaucoup, la mère propose à la jeune fille de l’aider à s’occuper de leur petit garçon. Peu à peu, Madeline s’intègre à ce foyer, sans en déceler la part cachée.
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23 août : American War, de Omar El Akkad (Flammarion)
Une guerre a éclaté aux Etats-Unis opposant le Nord et des rebelles du Sud, au sujet des énergies fossiles. Quand le père de la petite Sarat Chesnut est tué, elle est envoyée avec sa mère dans un camp de réfugiés. Au fil des épreuves, Sarat se mue en une jeune femme féroce et révoltée, qu’un homme transforme en une véritable machine de guerre.
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23 août : Je m’appelle Lucy Barton, d’Elizabeth Strout (Fayard)
Hospitalisée à la suite d’une opération, Lucy Barton reçoit la visite impromptue de sa mère, avec laquelle elle avait perdu tout contact. Tandis que celle-ci se perd en commérages, convoquant les fantômes du passé, Lucy se trouve plongée dans les souvenirs de son enfance dans une petite ville de l’Illinois – la pauvreté extrême, honteuse, la rudesse de son père, et finalement son départ pour New York, qui l’a définitivement isolée des siens. Peu à peu, Lucy est amenée à évoquer son propre mariage, ses deux filles, et ses débuts de romancière de New York des années 1980. Une vie entière se déploie à travers son récit lucide et pétri d’humanité, tout en éclairant la relation entre une mère et sa fille, faite d’incompréhension, d’incommunicabilité, mais aussi d’une entente profonde.
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23 août : Parmi les miens, de Charlotte Pons (Flammarion)
La mère de Manon est en état de mort cérébrale. La jeune femme décide alors de laisser son mari et son enfant pour retourner vivre avec ses frères et soeurs. Dans cette fratrie, reviennent progressivement à la surface les secrets familiaux autour de leur mère, dont ils n’ont pas tous le même souvenir.
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23 août : Underground Railroad, de Colson Whitehead (Albin Michel)
Cora, 16 ans, est une jeune esclave née sur une plantation de coton en Géorgie. Grâce à César, elle réussit à s’échapper. Leur première étape est la Caroline du Sud, dans une ville qui semble être le refuge idéal mais qui cache une terrible vérité. Il leur faut fuir à nouveau, d’autant plus que Ridgeway, le chasseur d’esclaves, est à leurs trousses.
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23 août : Le jour où elle a pris son envol, de Beka et Marko (Bamboo)
Depuis sa rencontre avec Antoine, le sage-épicier, Clémentine a changé pas mal de choses dans sa vie. Mais elle n’a toujours pas trouvé ce qu’elle cherchait : le bonheur et l’apaisement. Quand elle retourne à l’épicerie, Antoine n’est plus là. Simon, un physicien apiculteur a pris sa place. Grâce à lui, Clémentine va entrevoir tous les chemins de vie possibles qui s’offrent à elle. Mais comment faire pour trouver le bon ? Pour le savoir une seule solution… Essayer !
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23 août : Sa mère, de Saphia Azzeddine (Stock)
Marie-Adélaïde, née sous X, a la rage au ventre ; elle a un destin, mais ne sait pas encore lequel. Pas celui de caissière à La Miche Dorée. Pas non plus celui de ses rares copines, certaines connues en prison, d’autres camarades de galère et d’errance. Serait-ce celui de nounou des enfants impeccables de la Sublime ? Ou celui de retrouver sa mère coûte que coûte ? Son destin, elle va le chercher avec les moyens dont elle dispose : le culot, la parole qui frappe, l’humour cinglant, l’insoumission à son milieu, la révolte contre toutes les conventions. C’est une héroïne de notre temps.
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23 août : Ces rêves qu’on piétine, de Sébastien Spitzer (Editions de l’Observatoire)
Allemagne, avril 1945. Les parcours croisés de Magda Goebbels, femme la plus puissante du IIIe Reich, et d’Ava, trois ans, enfant du KZ-Bordell d’Auschwitz. Tandis que les alliés progressent, la première s’enfonce dans l’abîme de la folie nazie et la seconde, miraculée de l’horreur, tente d’échapper à son destin.
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23 août : Bakhita, de Véronique Olmi (Albin Michel)
Bakhita, née au Darfour au milieu du XIXe siècle, est enlevée par des négriers à l’âge de 7 ans. Revendue sur un marché des esclaves au Soudan, elle passera de maître en maître, et sera rachetée par le consul d’Italie. Placée chez des religieuses, elle demande à y être baptisée puis à devenir soeur.
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24 août : De l’autre côté du monde, de Stephanie Bishop (Fleuve Editions)
Charlotte, artiste, a délaissé son art pour s’occuper de ses enfants et peine à se reconstruire. Elle vit avec son mari, Henry, qui ne supporte plus l’Angleterre. Sur un coup de tête, ils partent à l’autre bout du monde, en Australie. Sur place, beaucoup de choses changent, mais ils ne trouvent pas le bonheur. D’un côté Henry cherche ses origines, de l’autre Charlotte désire aller de l’avant.
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24 août : Point cardinal, de Léonor de Récondo (Sabine Wespieser)
Laurent rejoint femme et enfants pour le dîner. Avec Solange, rencontrée au lycée, la complicité a été immédiate. Il s’est longtemps abandonné à leur bonheur calme. Mais sa vie bascule quand, à la faveur d’un week-end solitaire, il se travestit pour la première fois. A son retour, Solange comprend que Laurent est un transsexuel qui s’ignore. Elle va convaincre ceux qui l’aiment de l’accepter.
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24 août : Pour te perdre un peu moins, de Martin Diwo (Plon)
Un garçon, une fille, une histoire universelle. Ils s’aiment, se déchirent, elle s’en va. Lui s’écroule. La jeunesse et l’innocence avec. Un roman qui frappe, âpre, enlevé, emporté, qui ne s’oublie pas. Une signature, une écriture, une voix, une époque, une génération.
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30 août : Une dose de douleur nécessaire, de Victoire de Changy (Autrement)
Mais je suis quoi pour toi, elle lui demande. Je suis quoi, elle insiste, un bonus ? Ta petite dose de douleur nécessaire ? C’est un drôle de ballet qui se joue à Bruxelles. Elle est jeune, songeuse, tout à lui. Il a une vie ailleurs et le double de son âge. Rencontre insolite, séduction musicale, retrouvailles fugaces… Mais quand l’amour en vase clos ne suffit plus, les tensions s’avivent. Et la douceur devient douleur.
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30 août : Vera, de Karl Geary (Rivages)
Vera a la trentaine passée, elle vit dans les quartiers chics de Dublin, à Montpelier Parade. Sonny a 16 ans, il travaille dans une boucherie. Bien sûr, il rêve d’ailleurs. Lorsqu’il croise le regard de Vera, sa beauté lui donne immédiatement le vertige. Vera parle peu. Mais elle sait écouter Sonny comme personne ne l’a fait jusqu’à présent.
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30 août : Le coeur battant de nos mères, de Brit Bennett (Autrement)
Nadia, 17 ans, tombe enceinte de Luke, son amour caché, et avorte en secret car cet acte est inconcevable dans sa communauté noire et religieuse de Californie. Elle quitte Luke et Aubrey, sa meilleure amie, pour devenir étudiante dans une grande université où elle découvre l’élite et son racisme latent. Aubrey et Luke se rapprochent, la jeune femme désirant fonder une famille.
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31 août : La fin de Mame Baby, de Gaël Octavia (Gallimard)
Le Quartier est une petite ville de banlieue où se croisent les destins de quatre femmes. Mariette, recluse dans son appartement, qui ressasse sa vie gâchée en buvant du vin rouge. Aline, l’infirmière à domicile, qui la soigne et l’écoute. Suzanne, la petite Blanche, amante éplorée d’un caïd assassiné. Mame Baby, idole des femmes du Quartier, dont la mort est auréolée de mystère. À travers la voix d’Aline, de retour dans le Quartier qu’elle a fui sept ans auparavant, les liens secrets qui unissent les quatre héroïnes se dessinent…
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31 août : La maison des Turner, d’Angela Flournoy (Les Escales)
Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père. Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là. Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s’il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l’avenir des Turner et de leur maison ?
Bakhita, Histoire des loups et Point Cardinal font partis de mes favoris 😉
Belle sélection ! Par contre, le résumé du roman American War est le même que celui de De l’autre côté du monde ^^
C’est corrigé 🙂
La maison des Turner est celui qui a le plus retenu mon attention !
J’ai lu de l’autre côté du monde (par le biais du comite de lecture de la rentrée littéraire Cultura), je l’ai trouvé sans intérêt, plat
Beaucoup de longueur, trop de description sans pour autant se trouver transport dans le pays.
Le sujet traité pouvait être intéressant c’est dommage.
Je suis justement en train de lire « La maison des Turner » 🙂
J’achèterai Underground Railroad (il sort le même jour que le Nothomb, ça tombe bien !!). Belle rentrée littéraire à toi !
4 ajouts WL. T’as de quoi être fière ^^