De beaux jours à venir • Megan Kruse

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De beaux jours à venir est l’un des premiers titres que j’ai repérés l’été dernier pour la rentrée littéraire, pourtant par manque de temps je ne m’y suis plongée que ce mois-ci. Merci aux éditions Denoël pour la lecture de ce roman traduit par Heloïse Esquié.

Résumé …

Depuis des années, Amy subit la violence de Gary. Jusqu’au jour où elle reçoit le coup de trop et décide de s’enfuir avec ses deux enfants, Jackson, dix-huit ans, et Lydia, treize ans. Premier arrêt au Starlight, motel crasseux qui va leur servir de refuge. Tous les trois s’endorment sereins et soulagés, mais au petit matin Jackson a disparu. Croyant gagner l’amour d’un père qui le rejette, il est retourné chez eux et a trahi sa mère et sa sœur en révélant à Gary l’adresse du motel. Amy se rend alors à l’évidence : si elle veut assurer sa sécurité et celle de Lydia, elle va devoir abandonner son fils. Cette séparation brise le cœur de la petite fille, très attachée à ce frère doux et différent. Jackson, de son côté, doit désormais se débrouiller seul, tiraillé entre la recherche désespérée de l’amour paternel, sa culpabilité et sa difficulté à gérer son homosexualité naissante.

Mon avis …

Il s’agit d’un récit à la fois très calme et complexe, de ceux qui étouffent, dont on sent une tension particulière imprégner chaque page et chaque ligne. Megan Kruse situe son roman dans l’Amérique peu souvent évoquée, celle de la pauvreté et des zones abandonnées.

Lydia et son frère Jackson sont nés dans une famille où la violence est le quotidien. Chaque jour, leur mère est potentiellement amenée à être insultée ou frappée par leur père, selon son humeur ou l’alcool qu’il a ingurgité. Avec cet homme, c’est souvent un calme trompeur, pesant, qui cache une tempête de colère intérieure. Leur horizon est limité, il s’agit seulement de survivre, de tenir un jour de plus, d’espérer que cet homme disparaîtra.

Le personnage de la mère est très touchant puisque l’on comprend la spirale dans laquelle elle est enfermée et qu’elle n’a pas vue venir. Puisqu’en tombant amoureuse de cette homme, en acceptant par folie de l’épouser, elle ignorait qu’il deviendrait ce monstre qui l’empêcherait de vivre et qui la mettrait en danger, elle et ses enfants. Elle résiste et supporte pour les sauver eux avant tout. Parce que ses deux enfants sont tout ce qu’elle a. Elle a une façon de les aimer, de les protéger, de subir pour leur bien être et leur sécurité, de les accepter comme ils sont qui est forcément très émouvante, notamment concernant Jackson. C’est d’ailleurs lui que l’auteur place au centre du roman, ce garçon partagé entre sa recherche d’identité, son amour pour sa sœur et sa mère et sa haine envers son père. Séparé d’eux, il va partir sur les traces de son émancipation et de l’acceptation de sa sexualité. Il va découvrir la signification de l’amour mais aussi des désillusions.

Je n’ai pas toujours su être touchée par ce personnage ni par la lenteur du récit. Il est parfois difficile de rester accroché tant on a l’impression que rien ne se passe. Mais, finalement, c’est cette lenteur qui instaure aussi la tension dans le roman et qui nous permet de mieux cerner le quotidien de chacun des personnages de cette famille. Car quand on vit sous la menace, quand on a du mal à se nourrir, quand on doit cacher qui l’on est, tout semble tourner au ralenti. Et puis évidemment, il y a ce passé qui les suit, les obsède, duquel ils ne peuvent pas s’échapper, et c’est sans doute en cela aussi que le roman n’est pas tellement centré sur leur nouveau départ mais au contraire sur leur impossibilité d’avancer, pris au piège par les bagages qu’ils traînent avec eux. Chacun sait qu’il ne pourra jamais de sentir complètement libre et cette emprise de cet homme m’a terrifiée. Malgré tout, il est vrai que je me suis bien souvent ennuyée au cours de ma lecture, du fait de tous ces aspects-là. Ce qui m’a également gênée est sans doute l’écriture que j’ai trouvée un peu trop vulgaire et crue parfois. Le choix des mots et leur répétition aurait pu, je pense, être évités. Cela n’apporte à mon sens pas grand chose au roman.

Pour résumer …

Un contexte et des personnages très intéressants qui dessinent une Amérique peu romancée habituellement. Un roman sur la violence et la pauvreté et la lente difficulté pour s’en sortir.. Je me suis malheureusement ennuyée et n’ai pas été touchée comme je l’aurais souhaité.

Ma note : ★★☆☆☆☆
(08/20)

8 réflexions sur “De beaux jours à venir • Megan Kruse

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